« (…)Depuis son indépendance, le 30 juin 1960,la RDC est confrontée à des crises politiques récurrentes dont l’une des causes fondamentales est la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs (…) », C’est l’un des paragraphes interpellateurs contenu dans une correspondance de Martin Fayulu Madidi, adressée aux chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine.
Le président autoproclamé qui continue de contester la légitimité du président proclamé par la CENI et confirmé par la cour constitutionnelle, ne s’estime pas encore vaincu dans son combat pour le rétablissement de la vérité des urnes.
Il propose donc que le 32eme sommet de l’UA, qui s’est ouvert ce dimanche 10 février 2019 à Addis-Abeba, en Ethiopie, soit une occasion pour l’ancrage de la démocratie en Afrique par la création d’un « comité spécial » de l’Union Africaine pour la vérification de la « vérité des urnes » en République Démocratique du Congo afin de lever, écrit-il , le voile sur le « vrai président » de la RDC ainsi que les vrais députés élus.
L’intransigeant et dynamique Soldat du peuple, comme on l’appelle, ne s’arrête pas là.
Pour lui, l’alternative à cette solution (NDLR : rétablissement de la vérité des urnes) serait de « refaire » les élections présidentielle, législatives nationales et provinciales dans un délai de « 6 mois ».
Autrement, poursuit-il, les congolais ne croiront plus aux élections et ce sera une défaite pour la démocratie qui aura des « répercussions » au-delà de la République Démocratique du Congo.
La lettre de Martin Fayulu a été envoyée aux dirigeants africains , au moment même que ces derniers se sont arrangés pour confier le poste de deuxième vice-président de l’organisation continentale au président contesté, Félix Tshisekedi.
Serait-ce une réponse tacite à Martin Fayulu et à l’ensemble de plusieurs millions des congolais qui croient en lui ?
Difficile, d’y répondre ! Mais pendant ce temps, l’angoisse qui caractérise une bonne partie de l’opinion publique congolaise à travers le pays laisse planer beaucoup de doutes, de voir ce nouveau régime, prospérer pour longtemps dans ce climat de méfiance et de contestation permanente de la victoire électorale du président en place.
À la suite notamment de la contestation de la légitimité de Joseph Kabila, à l’issue de la présidentielle de 2011, le pouvoir sortant avait été contraint d’organiser successivement deux dialogues politiques.
Pour certains analystes, au-delà de tout le tapis rouge d’ordre protocolaire déroulé à Félix Tshisekedi, l’enjeu tournerait plus sur une probable réconciliation nationale à travers un dialogue politique qui mettrait tout le monde d’accord sur une courte période de transition avant de procéder à l’organisation des élections anticipées.
Reste à savoir si les uns et les autres se mettraient d’accord sur ce schéma pour la stabilité du Grand Congo !
Jean Médard LIWOSO