Devant un parterre de journalistes réunis ce mardi 21 janvier 2020 à Sultani Hôtel/Kinshasa où s’est tenue la cérémonie d’échange de vœux entre les membres du bureau de l’assemblée nationale, Jeannine Mabunda Liyoko a fixé l’opinion sur la problématique de la dissolution de l’Assemblée nationale évoquée par le président de la République lors de sa rencontre avec ses partisans au sein de la communauté congolaise de la Grande – Bretagne, à Londres.
Pour la présidente de la chambre basse du parlement, la dissolution de l’Assemblée nationale n’est possible qu’en cas de crise persistante entre le gouvernement et la chambre basse du parlement. Or, à ce jour, cette hypothèse fait défaut car le programme du gouvernement et la loi des finances de l’exercice 2020 ont été déjà validé par les députés. L’hypothèse de la dissolution est donc improbable.
Et même s’il en était possible, Jeannine Mabunda estime que la dissolution de l’Assemblée nationale ne doit pas heurter les prescrits de l’article 148 de la constitution, sous peine de tomber sous le coup des sanctions prévues à l’article 165 de la même constitution qui prend en charge le cas de haute trahison. En clair, au stade actuel, prendre le risque de contourner la procédure prévue à l’article 148, c’est s’exposer à l’article 165 de la constitution qui évoque la haute trahison. La présidente de l’Assemblée nationale révèle avoir déjà rappelé toutes ces évidences au président Félix-Antoine Tshisekedi au cours de leurs échanges du 12 janvier dernier à Kinshasa.
Tout en insistant sur la compétence d’interprétation des textes de lois et de la constitution – hors de portée de tout le monde-, Jeannine Mabunda a exhorté la classe politique à plus de retenue dans leurs propos.
Elle a reconnu avoir discuté – en présence du président du sénat – avec le président de la république, de la question de la dissolution et tant d’autres susceptibles de diviser les congolais et d’entamer la cohésion des institutions et du pays. Elle juge ainsi ce débat inopportun, stérile et invite plutôt la classe politique congolaise à travailler pour trouver des solutions efficaces aux problèmes du pays, notamment à l’insécurité qui sévit à Béni, la solde et le bien être des militaires et à leurs femmes, à l’éducation des enfants congolais et autres, aux revendications des étudiants, à la dévaluation du franc congolais et tant d’autres questions qui préoccupent les congolais que de verser dans les querelles intestines.
Elle n’est pas restée indifférente aux faits de corruption qui gangrènent la gouvernance du pays.
Et d’ailleurs, plusieurs demandes d’enquête émanant des députés sont sur sa table et attendent son go pour être lancés, a déclaré la speaker de l’Assemblée nationale.
Jeannine Mabunda Liyoko répondait ainsi à quelques questions lui posées par les professionnels des médias au terme de sa communication d’échange de vœux à l’intention de la presse nationale et internationale.
Ma vision d’un Congo fort est subordonnée à une presse forte.
En dépit de quelques faiblesses mineures constatées dans le traitement de l’information, Jeannine Mabunda Liyoko a globalement salué le travail du journaliste congolais qui a su énormément contribuer au processus de l’alternance démocratique en RDC.
Tout en promettant une collaboration efficace entre son institution et la presse tant nationale qu’internationale, la présidente de l’Assemblée nationale souhaite voir cette presse œuvrer ardemment pour l’avènement d’une démocratie forte en RDC.
Cette cérémonie d’échange de vœux s’est déroulée en présence du rapporteur de l’Assemblée nationale, du président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC) et des représentants des différents organes de presse dont Politiquerdc.net.
Alain St. Bwembia