De réactions ne font que se multiplier après la sortie médiatique du président de la République, suivie par la mise au point faite par la présidente de l’Assemblée nationale. Chaque groupe tente de tirer le rideau de son côté. Dans la foulée, certains analystes tentent d’éclairer l’opinion sur l’épineuse question de la possible dissolution de l’assemblée nationale ou non par le chef de l’Etat. C’est le cas de Me Guylain Mafuta Laman, juriste congolais basé à Bruxelles où il exerce les fonctions d’avocat au barreau de la capitale belge et à la cour pénale internationale.
« Le changement est la loi de la vie humaine, il ne faut pas en avoir peur « , c’est en tout cas par ces propos de Jacques Chirac – ancien président français – que Me Guylain Mafuta Laman, s’appuie pour réagir au débat de qui défraie la chronique ces derniers jours en RDC. Débat relatif à l’éventualité de la dissolution ou non de l’Assemblée nationale par le président de la République.
En effet, depuis Bruxelles, cet avocat congolais pense ces paroles de Jacques Chirac incarnent parfaitement les propos tenus par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi.
Pour lui, le FCC – Front Commun pour le Congo, la plateforme politique de Joseph Kabila – a peur du changement.
« Le FCC devient le donneur de leçons constitutionnelles.
De qui se moque-t-on? », écrit Me Guylain Mafuta Laman, qui pense que le fait pour le président de la République d’avoir déclaré, je cite :
« Je n’ai pas besoin de créer une crise en RDC. Mais, visiblement, il y en a qui veulent me pousser à bout et faire que je puisse dissoudre l’Assemblée nationale. S’ils multiplient des crises, ils vont me pousser à cette décision « , le chef de l’État
tire bien sa déclaration de l’article 148 de la Constitution qui stipule : »En cas de crise persistante entre le Gouvernement et l’Assemblée nationale, le Président de la République peut, après consultation du premier ministre et des présidents de deux chambres du parlement prononcer la dissolution de l’Assemblée nationale ».
« Je dois rappeler ici qu’il y a trois pouvoirs constitutionnels, à savoir : l’Executif, le législatif et le judiciaire.
La présidence de la République est une composante du pouvoir exécutif. Lorsque le chef de l’Etat préside le conseil des ministre, c’est pour lui l’occasion de donner l’impulsion à l’action gouvernementale.
Le Président de la République initie certaines décisions qui doivent être exécutées par ses ministres ou son premier ministre lesquels sont seuls responsables devant l’Assemblée nationale. Comment expliquez vous que lorsque Felix Tshisekedi prend des ordonnances portant nomination des membres des comités de gestion de la Gécamines et de la SNCC, son ministre lui oppose un refus catégorique de les appliquer? Ceci s’apparente à une crise dans la mesure où le ministre responsable devant l’Assemblée nationale a peur d’être interpellé par les députés de la majorité, en fait du FCC, qui reçoivent directement les ordres de Kabila.
Des ministres kabilistes qui reçoivent des pressions pour saborder les actions et le programme de Felix Tshisekedi », soutient cet analyste politico-juridique.
Le Président de la République a un bilan à défendre au terme de son mandat
« Nous connaissons le bilan de Kabila: 18 années de misère, de pauvreté profonde de nos populations, nos compatriotes de l’Est exterminés, violations répétées de notre loi fondamentale…La présidente de l’Assemblée nationale est le porte parole de Kabila.
Felix Tshisekedi est le garant du bon fonctionnement des institutions », renchérit Me Guylain Mafuta Laman qui – au terme de son argumentaire – croit effectivement qu’il y a crise politique au pays.
« Il y a crise au sens de l’article 148 de la constitution chaque fois qu’il y a blocage de l’action gouvernementale sous l’impulsion du chef de l’État« , a -t-il conclu.
Rédaction