Félix – Antoine Tshisekedi vient de totaliser 1 an à la tête de la République Démocratique du Congo. Ce fut donc un certain 24 janvier 2019 que les congolais avaient pour la première fois vu la passation du pouvoir entre un président de la République sortant et un président de la République entrant. La date reste donc gravée dans la mémoire collective. À ce jour, aucune activité officielle n’a été organisée pour célébrer cette date. Toutefois, certaines organisations politiques et sociales se sont réunies pour faire une évaluation objective du parcours déjà effectué par le nouveau régime. C’est le cas des confessions religieuses qui se sont retrouvées ce vendredi 24 janvier au centre interdiocesain de Kinshasa pour adopter la charte de leur plateforme, avant de se prononcer sur le bilan de Félix-Antoine Tshisekedi.
« S’il est vrai qu’en une année on ne peut pas tout changer, notre préoccupation est d’autant plus grande que les alliés de la coalition au pouvoir qui sont censés travailler dans la cohésion pour faire face à ces défis, s’illustrent, surtout ces derniers temps, par des querelles et des disputes de nature à compromettre la chance du décollage du pays. Escalade verbale commencée par les militants est montée au niveau des animateurs politiques et, pire encore, elle atteint les animateurs des institutions », c’est dans à ces termes que la plateforme des confessions religieuses s’est exprimée.
Réunis en conférence de presse dans la Salle de la Saint Sylvestre au Centre Interdiocésain de Kinshasa, les chefs des confessions religieuses( Catholique, Islamique, Kimbanguiste, salutiste, de l’Eglise du Christ au Congo, Église Orthodoxe, Église de réveil et les églises indépendantes), ont dans une déclaration lue par l’abbé Shole – le secrétaire général de la CENCO – la puissance organisation de l’église catholique – appelé la coalition au pouvoir à évaluer l’impact de leur coalition dans la vie des congolais et de tirer courageusement des leçons pour l’intérêt supérieur de la Nation, tout en les invitant au calme, la modération dans le langage et au sens des responsabilité de tous par rapport à l’escalade verbale de ces derniers jours sur la question de dissolution de l’Assemblée Nationale.
Évoquant le bilan de la première année depuis l’accession de Félix-Antoine Tshisekedi au pouvoir, les chefs des confessions religieuses relèvent quelques avancés (décrispation du climat politique, la sensibilité des autorités aux difficultés de la population, la redynamisation des relations diplomatiques, l’évolution positive dans le processus de la gratuité de l’enseignement, le progrès des forces armées engagées dans les de la partie orientale du pays).
Dans leur déclaration, ils déplorent cependant que le changement tant souhaité par le peuple congolais restera un vain slogan si les grands défis auxquels le pays fait face ne sont pas affrontés de façon responsable par la coalition au pouvoir. Ils citent, notamment la dégradation de l’économie nationale, la persistance de la corruption, l’instrumentation de la justice, le détournement des deniers publics, la porosité de nos frontières, la persistance de l’insécurité à l’Est du pays, le banditisme urbain, la panne du processus électoral et l’exploitation illicite des ressources naturelles.
Les chefs des confessions religieuses comptent rencontrer dans les tout prochains jours les différents animateurs des institutions étatiques du pays pour partager leur vision et apporter une contribution pour l’avènement d’un Congo prospère.
Par ailleurs, ils exhortent les congolais à invoquer sans cesse dans leurs prières les grâces éternelles sur la République Démocratique du Congo et à ne pas céder aux manipulations politiciennes, mais aussi à revendiquer leurs attentes légitimes par les voies légales.
Alain St. Bwembia