Depuis les Etats Unis d’Amérique ou il séjourne, Martin Fayulu Madidi apporte son soutien à l’action judiciaire en cours dans le pays , au sujet, notamment le programme de 100 jours initié par son rival à la dernière présidentielle, le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi.
« J’encourage les magistrats et leur demande d’aller au bout de leurs enquêtes , car ils rendent la justice au nom du peuple congolais. Tous les millions de dollars détournés doivent être récupérés le plus rapidement possible et versés dans les fonds de référence pour la lutte contre le Covid-19 », a-t-il déclaré à travers son message adressé au peuple congolais le mercredi 15 avril 2020.
Un audit à la CENI ?
« J’enjoins tout un chacun à rester vigilant pour que les procédures en cours et à venir sur les nombreux détournements qui ont émaillés le pays ces dernières années aboutissent sur des sanctions exemplaires. A cet effet,un audit digne de ce nom doit être effectué à la CENI pour que Messieurs Naanga et Basengezi (respectivement président et vice-président de la CENI, ndlr), entre autres, s’expliquent sur l’utilisation de près d’un milliard de dollars dépensés pour les élections de 2018 », a souligné celui qui se considère toujours comme le « président élu »
Une occasion également pour lui d’en appeler à certains de ses compatriotes à bannir avec la culture de fanatisme.
« (…) A tous mes compatriotes qui nourrissent un fanatisme des hommes et femmes politiques: ressaisissez-vous ! Les millions détournés représentent des routes sur lesquelles vous ne conduirez jamais, une gratuité de l’éducation à la base à laquelle vos enfants n’auront pas accès, de l’eau qui ne coulera dans vos robinets ,de l’électricité qui ne desservira pas vos foyers , des hôpitaux ou vous ne pourrez pas vous faire soigner et j’en passe. Cultivez plutôt le fanatisme pour la République et ses lois. Seule la justice élève une nation »
Pour Martin Fayulu, l’après pandémie ne sera pas comme avant pandémie.
« Le combat que je mène avec le peuple entre dans une phase critique pour la survie de notre nation et les épreuves actuelles nous offre l’opportunité de montrer notre détermination pour le vrai changement afin de bâtir un Congo fort, digne et prospère »
Opposé à Félix Antoine Tshisekedi dont il a toujours accusé d’avoir volé sa victoire électorale, par un arrangement particulier avec le président honoraire Joseph Kabila, Martin Fayulu estime que le pays est en train de subir les conséquences de cette situation.
La responsabilité de Monsieur Félix Tshisekedi est aussi engagée dans la gestion de son programme de 100 jours et dans l’affaire 15 millions de dollars
Le coordonnateur de la dynamique de la vérité des urnes et l’un des leaders de Lamuka cite nommément le chef de l’État dans les différents dossiers de détournement dans le pays. Résultat du hold-up électoral de 2018!
« La confiscation de la souveraineté du peuple a montré ses limites. On ne bâtit pas un pays sur base de mensonge. Chaque mensonge contracte une dette à payer à la vérité. Assurément, la gestion saine de la chose publique demeure la dernière préoccupation des alliés qui ont planifié l’escroquerie électorale de décembre 2018. Et que nul ne soit dupe, la responsabilité personnelle de Monsieur Félix Tshisekedi est aussi engagée dans la gestion de son programme de 100 jours et dans le dossier des 15 millions de dollars. En effet, la responsabilité politique ne se délègue pas », a -t-il souligné
Pour Martin Fayulu, ce comportement qui se manifeste pendant cette période ou le pays est frappé par la pandémie à Kinshasa, traduit de l’irresponsabilité et d’un manque de sérieux.
Il faut rappeler que le dossier de détournement présumé de plusieurs centaines de millions de dollars destinés au financement du programme d’urgence de 100jours a déjà occasionné la détention des plusieurs acteurs impliqués dans la chaîne de dépenses. Vital Kamerhe – le directeur de cabinet du chef de l’état – considéré comme l’acteur clé du dossier est détenu depuis le 8 avril dernier à la prison centrale de Makala.
Plusieurs autres proches collaborateurs du président de la République et membres du gouvernement sortant et entrant semblent sont aussi dans le collimateur de la justice.
Jean Médard LIWOSO