Le premier vice-président de l’Assemblée nationale Jean-Marc Kabund, a été notifié officiellement ce lundi 18 mai 2020 par la présidente de l’institution du dépôt auprès de son cabinet de la pétition visant sa déchéance signée par 62 députés nationaux.
D’après le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, cette notification s’inscrit dans le cadre des procédures prévues en la matière. Il s’agit de permettre au député ou membre du bureau incriminé de pouvoir apprêter ses moyens de défense en marge du débat prévu incessamment sur la question.
Faux et usage de faux?
Les signataires de la pétition auraient-ils faits usage de faux en écriture ? En tout cas, le député Simon Mpiana Ntumba de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de Vital Kambere – actuellement détenu à la prison centrale de Makala pour un détournement présumé des fonds destinés à la construction des maisons préfabriquées – a, dans un courrier adressé ce même lundi au premier vice-président, déclaré n’avoir jamais apposé sa signature sur la pétition visant sa déchéance.
Simon Mpiana Ntumba estime que sa signature a été falsifiée par les signataires de la pétition. Voilà pourquoi, illico Presto, il a déposé une plainte contre le député initiateur de cette action parlementaire auprès du procureur général près la cour de cassation pour « Faux et usage de faux.
Ce député – qui a hérité du siège parlementaire de son aîné John Ntumba – le ministre de l’enseignement technique – contre lequel l’Assemblée nationale venait d’être saisie par un réquisitoire du procureur général près la cour de cassation aux fins d’obtenir des poursuites judiciaires, est le seul membre de la coalition Cach sur les 62 signataires.
Non archi-faux, « le collègue avait signé en présence de témoins … »
La réponse du berger à la bergère, le député Jean-Jacques Mamba n’a pas hésité un seul instant à balayer les accusations portées contre lui par son collègue de Simon Mpiana Ntumba. Dans un tweet, l’élu de Lukunga sur la liste du MLC semble inébranlable.
« Mon collègue avait signé devant d’autres collègues qui peuvent témoigner », a-t-il répondu, avant de préciser que « le règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne permet aucun retrait de signature ». A cet effet, il conseille à son collègue de s’assumer .
« (…) Avec 12 signatures de sur plus, pourquoi tricher sur une et surtout celle du Cach ? », s’est-il interrogé , en réaffirmant son engagement d’aller jusqu’au bout.
« Nous ne faiblirons pas, plénière ! », a conclu Jean-Jacques Mamba.
Le vice-premier président l’Assemblée nationale devrait se justifier sur ses déclarations ayant suscité une vague de protestations à la suite de l’intervention du président du sénat qui avait évoqué la possibilité de la tenue d’un congrès à la suite de l’état d’urgence sanitaire proclamé par le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi.
Jean-Marc Kubund – le premier vice-président et président a.i de l’udps/Tshisekedi – s’y était donc opposé. Ainsi avait-il déclaré , que l’organisation d’un congrès ( une plénière de quelques heures réunissant les députés et sénateurs , ndlr) , coûterait pas moins de » 7 millions de dollars américains » au trésor public.
Surpris de cette révélation, le député Jean-Jacques Mamba du Mouvement de Libération du Congo (MLC) , le parti de l’opposant Jean-Pierre Bemba Gombo, avait donc sollicité des éléments de preuves auprès du dénonciateur, mais ce dernier n’avait pas souhaité répondre. Il avait ensuite exigé la démission du premier vice-président dont -il accusait d’avoir tenu des propos mensongers qui ont discrédité leur institution vis-à-vis de la population.
Jean-Jacques Mamba avait donc invité son collègue à se départir de sa casquette de militant d’un parti politique pour se comporter à un homme d’État.
La semaine dernière, l’udps/ Tshisekedi – le parti présidentiel – a menacé le Front Commun pour le Congo (fcc) – la plateforme politique du président honoraire Joseph Kabila – de tirer toutes les conséquences nécessaires au cas où l’Assemblée nationale venait à destituer leur président; rappelant que c’est le FCC qui se cacherait derrière la démarche du député de l’opposition. Une affirmation rejetée par le député Jean-Jacques Mamba tout comme beaucoup de ses collègues du fcc.
Dossier à suivre !
Jean Médard LIWOSO