Crucifié et enterré avant d’être jugé, Vital Kamherhe aura surpris ses bourreaux, même si le procès n’est qu’à ses débuts.
En effet, devant les juges réunis en chambre foraine à la prison centrale de Makala, le directeur de cabinet du chef de l’État et président national de l’Union pour la nation congolaise a profité de la tribune que lui offrait la retransmission télévisée du procès pour enfiler l’étoffe de la victime et clouer le ministère public et la partie civile du dossier.
Pour ce deuxième jour d’audience publique, le ministère public et la partie civile n’ont pas réussi à démontrer – pièces de conviction à l’appui la responsabilité directe de Vital Kamherhe dans le présumé détournement des 48 millions de dollars américains destinés au projet de construction des maisons préfabriquées, dans le cadre des travaux d’urgence de 100 jours du chef de l’État.
Vital Kamherhe a par contre indiqué à plusieurs reprises que le projet entre la société Samibo et l’État congolais a été signé par le ministre honoraire du développement rural, Justin Bitakwira. Il ne reconnaît nulle part avoir touché à un rond dans le cadre de ce projet.
Agissant toujours sur instruction du chef de l’Etat, Kamerhe s’est montré percutant dans le but de prouver son innocence dans cette affaire. Prenant le peuple congolais à témoin, Vital Kamherhe qui croit en la justice, pense que son honneur et celui de sa famille devraient être lavés. Il a, à cet effet, sollicité une fois de plus, sa liberté provisoire, afin de revenir chaque fois que c’est nécessaire; au lieu de continuer à l’humilier dans les conditions déplorables à la prison de Makala.
L’audience a été suspendue ce lundi et reprendra le 3 juin prochain avec la comparution des témoins cités par les parties et dont le tribunal estimera nécessaire d’inviter.
Toutefois, l’épineuse question restée sans réponse concerne le décaissement de 57 millions de dollars plus d’un mois avant la signature de l’avenant. Autrement dit, en l’absence du contrat. Celui qui a été initialement signé par le ministre honoraire Justin Bitakwira était de l’ordre de 28 millions et l’avenant ne pouvait excéder 10% du montant initial. La question subsidiaire serait d’identifier l’autorité ayant ordonné ce décaissement et le versement au compte de Jammal.
En attendant, les détracteurs et bourreaux politiques de l’allié politique de Félix Antoine Tshisekedi auront un tout petit peu perdu dans l’opinion publique en faveur de Vital Kamherhe !
D’ores et déjà, si tout dépendait de l’opinion publique, Kamerhe aurait été innocenté à l’issue de l’audience de ce lundi. Dans les réseaux sociaux par exemple, beaucoup lui ont même collé la mention de grande distinction pour sa comparution d’aujourd’hui.
Jean Médard LIWOSO