Attendue depuis presque 10 jours au terme du débat engagé le 26 mai dernier, la réponse du ministre des transports et voies de communication relative à la question orale avec débat lui adressée par le sénateur José Makila Sumanda, n’a pas convaincue ce dernier. Cette réponse a été pourtant donnée au cours de la séance plénière qui s’est déroulée ce vendredi 5 juin 2020 au sénat, mais son initiateur est resté sur sa soif.
« (…) Mon souci et celui de notre auguste Assemblée sans doute , est d’éclairer l’opinion publique nationale sur l’évolution des travaux de construction de cette aérogare qui a suscité beaucoup d’espoirs auprès de la population laquelle devient malheureusement de plus en plus sceptique. Aujourd’hui, le Ministre des Transports et Voies de communications vient de nous communiquer ses réponses aux préoccupations soulevées par les uns et les autres dans cette salle », a fait remarquer le sénateur José Makila , avant de rappeler l’objectif de sa démarche « destinée à la recherche de la vérité et, en se fondant sur deux principes sacro-saints à savoir : le principe de la continuité de la gestion des affaires de l’État et celui de la redevabilité des membres du gouvernement vis-à-vis des gouvernés », précise le sénateur du Sud-Ubangi et ancien Vice-premier ministre et ministre des Transports et voies de communications sous le dernier gouvernement.
Non satisfait des réponses du ministre
En effet, tout en remerciant le ministre Didier Mazenga (Palu) pour l’effort fourni à donner suite à son questionnement et celui de ses collègues sénateurs, José Makila s’est dit insatisfait des explications données par le ministre des transports.
« J’ai suivi attentivement ses réponses et lu les documents mis à la disposition de notre chambre. Je n’ai pas trouvé entière satisfaction à mes trois préoccupations. Suivant religieusement cette question, la population est restée – j’en suis sûr – aussi sur sa soif. Il demeure beaucoup de zones d’ombre », souligne José Makila, estimant ainsi important de diligenter une enquête parlementaire à ce sujet.
« Pour faire œuvre utile et répondre aux attentes de cette population qui est de plus en plus vindicative sur la gestion de ce projet, je demande qu’une commission d’enquêtes soit mise en place en vue d’examiner en détails les réponses apportées à mes questions « , a-t-il déclaré.
Il faut noter que les trois principales questions portent sur :
1. L’évolution des travaux de construction de la nouvelle aérogare moderne de l’aéroport international de N’djili, deux ans après le lancement officiel des travaux par le président honoraire Joseph Kabila ;
2. L’utilisation de l’acompte de 20 millions de dollars américains versé par l’État congolais depuis le mois de mai 2018;
3. Enfin, le point sur le déblocage de la quote-part d’Exim Bank Of China, soit 85% du montant total du projet.
Et pour José Makila, la mise en place de la commission d’enquête souhaitée, aura pour mission d’examiner :
– l’exécution de deux contrats conclus à ce sujet en 2013 et en 2018;
– la réalité de l’évolution des travaux sur le terrain ainsi que l’ampleur des études réalisées au regard de l’acompte perçu ;
– les raisons de l’inexécution du contrat, notamment le non – paiement des autres tranches de sa part , soit les 15% du marché ;
– la problématique des éventuelles avances apportées par le gouvernement ;
– ensuite la question de décaissement de la quote-part d’Exim Bank Of China.
Par ailleurs, José Makila souhaite que la même commission prenne également contact aussi bien avec le Ministère des Finances que de l’ambassade de la République populaire de Chine afin de cerner les différents contours de ce projet.
L’idée de la mise en place d’une commission est également soutenue par plusieurs autres sénateurs même si leur collègue et PCA de l’OCPT , ex ONATRA , Vicky Katumwa s’est montrée opposée à la démarche , estimant que son collègue José Makila – conformément à l’une des dispositions du règlement intérieur – devrait transformer sa question orale à une interpellation.
Pour le sénateur Valentin Gerengo, seule la mise en place d’une commission d’enquêtes parlementaire permettre à la chambre haute du parlement de comprendre la vraie réalité au tour de la réalisation de ce projet.
D’après certaines sources qui se sont confiées à politiquerdc.net, Eximbank of Chaina aurait avancé un montant de 20 millions sur les autres déjà payés par l’État congolais. Cependant, les nouvelles autorités souhaiteraient désorienter ces 20 millions pour un autre projet que celui de l’aérogare moderne de N’djili.
Le sénateur José Makila sera donc fixé au cours de la séance plénière prévue ce samedi 6 juin 2020 selon que sa démande sera validée ou pas par ses collègues.
À tout prendre, les projets sont nombreux en RDC, mais leur matérialisation pose de sérieux problèmes parce que l’argent se volatilise facilement !
Rédaction