Patricia Nseya Mulela est vraisemblablement celle qui va succéder à Jean-Marc Kabund-A-Kabund au poste du premier vice-président de l’Assemblée nationale le 12 juin prochain. Après maintes tergiversations, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (Udps/Tshisekedi), a finalement levé l’option de présenter la candidature de son élue de la ville de Likasi, dans le Haut Katanga, au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, vacant depuis la déchéance de Jean-Marc Kabund-A-Kabund.
Finies les menaces et surenchères de ce dernier de saisir la justice pour contester sa destitution, ainsi qu’il a initialement annoncé, avec une partie de sa formation politique.
La page de Kabund tournée, Patricia Nseya Mulela a déposé sa candidature ce lundi soir auprès du cabinet de la présidente de l’Assemblée. Elle était accompagnée du secrétaire général de l’udps/Tshisekedi, Augustin Kabuya, et de quelques députés et cadres du parti de la 10e rue Limete.
Candidature signée par un secrétaire général « Illégal »!
Le débat existentiel de l’illégalité de la présidence a.i de l’udps/ Tshisekedi a pourtant suscité plusieurs réactions depuis quelques jours.
En effet, dans un courrier récemment adressé au secrétaire général de ce parti, le ministère de l’intérieur et sécurité avait méconnu l’existence du mandat spécial de l’intérim du parti confié à Jean-Marc Kabund-A-Kabund. Il a été précisé dans ce courrier que le « directoire » était le seul organe statutaire habilité au sein de l’udps/ Tshisekedi à poser les actes au nom et pour le compte du parti.
Or, Augustin Kabuya a été nommé secrétaire général par le président national a.i, Jean-Marc Kabund, dont la légalité du poste est remise en cause. L’on se démande comment un secrétaire général dont l’acte de nomination a été signé par une autorité baignant dans « l’illégalité » pourra valablement investir la candidature de Patricia Nseya pour briguer un poste au sein d’une institution publique de l’État.
– Est-ce que l’Assemblée nationale laissera passer cette situation ?
– Est-ce que cette situation est entreprise à dessein dans le but de bloquer la machine du remplacement de Kabund à l’Assemblée nationale ?
– Est-ce un pied de nez fait au ministère de l’intérieur et destiné à servir de jurisprudence pour légitimer le pouvoir du secrétaire général et de son président a.i.? Et pourtant le duo aurait dû faire un pas de côté et se conformer à la décision du ministère de l’intérieur, en laissant l’organe statutairement prévu en pareilles circonstances poser les actes nécessaires jusqu’à l’organisation du prochain congrès et attendre l’élection du nouveau président, en remplacement de Félix Antoine Tshisekedi, actuellement frappé d’incompatibilité depuis son investiture à la magistrature suprême.
Ce sont autant de questions qui pourraient trouver des réponses pendant le traitement de la candidature.
En attendant, prévue pour le vendredi 12 juin, l’élection au poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale sera précédée de deux journées de campagne électorale, et se tiendra à 72 heures de la clôture de la session ordinaire en cours, le 15 mars prochain.
Avocate de profession, Patricia Nseya Mulela milite au sein de l’udps/ Tshisekedi depuis 2001. A cet effet, elle a eu à gravir les différents échelons. Elle a été mandataire de feu Étienne Tshisekedi à l’élection présidentielle de 2011 et occupe jusque-là les fonctions de secrétaire nationale, chef du département des questions sociales de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social.
Sauf imprévu, son élection ne pourrait qu’être une simple formalité étant donné que le poste du premier vice-président de l’Assemblée nationale revient au Cach, mais plus particulièrement à l’udps/ Tshisekedi, d’après les accords Fcc-Cach.
Son élection et installation mettra ainsi définitivement fin au feuilleton Kabund.
Jean Médard LIWOSO