Le cœur du pouvoir de Joseph Kabila est paralysé de ce matin. Alors qu’ils étaient convoqués ce vendredi 12 juin à 10 heures afin de procéder à l’élection et l’installation du nouveau premier vice-président de l’Assemblée nationale en remplacement de Jean-Marc Kabund-A-Kabund qui a été destitué depuis le 25 mai dernier , les députés nationaux n’ont pu accéder à l’heure indiquée au palais du peuple.
Ils ont été empêchés par les éléments police nationale congolaise, qui ont quadrillé l’enceinte de l’institution parlementaire – sur réquisition du procureur général près le conseil d’État – dans le but d’empêcher la tenue de cette élection. Les députés sont contraints de rebourser chemin.
Par ce déploiement policier, le Procureur général près le Conseil d’État voudrait faire appliquer la décision rendue publique mercredi soir par le juge unique de son institution en rapport avec la requête en référé-liberté initiée par Jean-Marc Kabund-A-Kabund. Ce dernier avait sollicité la surséance de l’élection de son successeur en attendant l’arrêt de la cour constitutionnelle. Jean-Marc Kabund-A-Kabund avait saisi la haute institution judidciaire du pays par requête pour dénoncer les irrégularités qui auraient émaillé la procédure de sa destitution.
Il s’agit là d’une première dans l’histoire depuis la première législature de voir les députés nationaux être empêchés non seulement d’accéder à leur lieu de travail, mais aussi et surtout de siéger pour statuer sur une question relevant du domaine parlementaire.
Pour bon nombre d’observateurs, la situation risque de dégénérer entre les acteurs politiques au pouvoir.
Dans une conférence de presse, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale avait qualifié la décision du conseil d’État « d’inique » et « d’irrégulière », estimant que cette haute institution judiciaire en compétence administrative n’avait pas qualité de décider sur les actes parlementaires.
Dans un tweet, le bureau de l’Assemblée nationale souligne que la décision de l’organisation de l’élection du premier vice-président de l’Assemblée nationale n’ést ni de la présidente de l’Assemblée ni du bureau, mais de la plénière.
Une vive colère du côté des députés, qui dénoncent par ailleurs l’inviolabilité du siège du parlement et le principe de séparation des pouvoirs.
On ignore encore les conséquences politiques qui vont découler de cette situation. Visiblement humiliée, l’Assemblée nationale va -t-elle encaisser ce coup ? Néanmoins, quelques députés viennent d’accéder à l’enceinte du palais du peuple.
Mais d’après le correspondant de politiquerdc.net qui se trouve au palais du peuple, le rapporteur de l’Assemblée a rassuré que la plénière va se tenir. Déjà, certains députés nationaux sont présents dans la salle des congrès.
Nous y reviendrons !
Rédaction