C’est à travers un communiqué que la coalition Lamuka interpelle la conscience des leaders religieux à privilégier avant tout la réforme de la CENI et d’autres réformes institutionnelles pour jeter à travers des bonnes élections le développement et les bases de la démocratie dans notre pays. Les quatre leaders de la mega plateforme politique rapelent aux confessions religieuses que la situation calamiteuse dans laquelle les populations congolaises croupissent sont dûes aux mauvaises élections de 2006, 2011, 2018 et qu’ils n’accepteront pas qu’un des acteurs de ces élections chaotiques soit à la tête de la CENI.
Ci-dessous le communiqué signé par Jean-Pierre Bemba, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Adolphe Muzito, rendu public ce vendredi 12 juin 2020.
COMMUNIQUE
Nous avons appris avec beaucoup de consternation les manoeuvres orchestrées lors des réunions tenues les 08 et 09 juin pour la
désignation du nouveau Président de la CENI.
Cette situation appelle de la part de LAMUKA les avis et considérations ci-après:
1. compte tenu des expériences malheureuses connues lors des élections chaotiques de 2006, 2011 et 2018 au cours desquelles
nous avons connu des fraudes massives ayant concouru à fragiliser davantage l’Etat congolais et qui ont discrédité les institutions de
la République, nous saluons la position de fermeté de certains hommes de Dieu et les encourageons à privilégier d’abord la réforme
de la CENI d’autres réformes institutionnelles;
2. nous restons convaincus que les hommes de Dieu prêcheront par l’exemple et n’accepteront pas de ce fait l’argent de la honte et
de la corruption susceptible de ternir leur image et de compromettre l’avenir de la Nation, particulièrement le bien-être de la
population;
3. alors que le peuple congolais continue à subir de plein fouet les effets néfastes des régimes précédents, dictatoriaux, prédateurs et corrompus, nous sommes atterrés de constater que certains acteurs politiques versent à nouveau dans la conspiration pour
perpétuer les mauvaises pratiques qui ont plongé notre pays dans un marasme économique et social qui ne favorise pas son
développement;
4. nous sommes mobilisés pour que le choix des représentants du peuple à tous les niveaux sorte effectivement des urnes et reflète la volonté du peuple. Pour cela, nous ne ménagerons aucun effort afin que la CENI et les autres institutions concernées par les
élections, qui ont perdu toute crédibilité, soient restructurées et animées par des personnalités d’une intégrité irréprochable afin de
rassurer le souverain primaire quant à l’organisation des élections crédibles, transparentes, démocratiques et apaisées;
5. les personnes ayant pris une part active à l’organisation des élections passées doivent d’office être écartées, car ayant contribué
aux fraudes massives que nous déplorons;
6. nous exigeons un audit financier de la CENI pour faire la lumière sur la somme de près d’un milliard de dollars américains
dépensée pour l’organisation des élections chaotiques de 2018;
7. nous proposons que l’ensemble des acteurs politiques procèdent à un examen approfondi de la situation en vue de ressortir, sans complaisance, le bilan des élections passées et de tirer des leçons pour mieux baliser l’avenir;
8. nous veillerons toujours à privilégier l’intérêt de la population contrairement à une certaine classe politique qui ne pense qu’à ses
propres avantages;
9. nous considérons toutes ces manœuvres comme une provocation et mettons en garde leurs auteurs;
10. enfin, nous prenons à témoin les différents partenaires ainsi que la communauté internationale et lançons un appel solennel à la population pour qu’elle demeure vigilante et veille à ce que tout soit fait de manière à garantir la sincérité des urnes lors des
prochaines échéances électorales.
Le 12 Juin 2020
Jean Pierre Bemba
Martin Fayulu
Moise Katumbi
Adolphe Muzito