Les trois (3) Groupes parlementaires de l’opposition à l’Assemblée nationale, à savoir : MLC – ADN, MS – G7 et AMK et alliés ne sont pas d’accord avec le processus enclenché par les chefs des confessions religieuses en vue de la désignation de leur candidat commun devant succéder à Corneille Nangaa à la tête de la commission électorale nationale indépendante.
Ils l’ont fait savoir à travers une déclaration rendue publique ce mercredi 17 juin 2020 au palais du peuple.
Pour les Groupes parlementaires de l’opposition, l’examen du rapport de gestion de la CENI et de la proposition de loi organique initiée par l’un d’entre eux, en la personne de Christophe Lutundula, sont « des préalables incontournables » à toute désignation de la nouvelle équipe dirigeante de la CENI.
Car, estiment-ils , « il est absolument exclu de continuer avec le même cadre institutionnel et de reconduire les mêmes méthodes de gestion des élections qui ont conduit chaque fois au chaos et condamné par l’écrasante majorité de congolais ».
Ils invitent par ailleurs, le bureau de l’Assemblée nationale à programmer en urgence l’examen du rapport d’activités et de gestion des ressources de la CENI, ainsi que de la proposition de loi de leur collègue, au lieu de » se précipiter à faire designer par quelques confessions religieuses son président ».
En outre, ils demandent au bureau de leur chambre de « s’abstenir de tout ce qui peut paraître comme un passage en force et de la tricherie pour imposer le schéma de la majorité au pouvoir comme par le passé, en profitant du fait que l’attention du peuple est focalisée pour le moment sur la lutte contre la pandémie de Covid-19 ».
Ne pas tomber dans le tribalisme et immoralité
Dans leur déclaration, les Groupes parlementaires de l’opposition n’ont pas du tout épargné les chefs des confessions religieuses.
Ils demandent aux confessions religieuses – avec insistance – de garder l’Eglise au milieu du village et de ne pas tomber dans le piège « de l’immoralité, du tribalisme , de la partialité et de l’inféodation » aux intérêts des mouvances politiques qui se sont appropriées la RDC ».
Poursuivre les discussions pour la tenue d’un forum national
Ça aura été l’un des points importants de leur déclaration. Les Groupes parlementaires de l’opposition sont favorables pour les discussions sur les réformes électorales.
C’est dans cette perspective qu’ils appellent les chefs des confessions religieuses à poursuivre leurs efforts de médiation et les consultations engagées depuis l’année dernière en vue de la tenue – dans le bref délai – « d’un forum national » sur les différentes réformes institutionnelles nécessaires à la consolidation de la démocratie et de la Concorde nationale. Cependant, précisent- ils, ce » forum à l’issue duquel les principales forces politiques et sociales de la nation devront dégager un large consensus sur ces réformes pour garantir un meilleur avenir à la RDC, ne devrait pas toucher aux configurations des institutions en place.
Il sied de rappeler que bien avant de faire cette déclaration, une délégation des membres des groupes parlementaires de l’opposition a échangé avec les membres du secrétariat technique des confessions religieuses , au siège de la Cenco. A l’issue de la rencontre, l’abbé Donatien Nshole a salué l’initiative des parlementaires de l’opposition avant de souligner que la question de la mise en place du nouveau bureau de la CENI est capitale. D’où, pense-t-il, il faudrait d’abord procéder en amont aux réformes électorales nécessaires et à l’audit du fichier électoral avant de revenir sur la désignation des membres, reconnaissant au passage que l’erreur commise par les confessions religieuses d’avoir voulu faire l’inverse.
Jean Médard LIWOSO