Il a livré la bataille pour récupérer le poste perdu au sein du bureau de l’Assemblée, mais en vain. Lui, c’est Jean-Marc Kabund. Il a perdu plus qu’un combat contre la présidente de l’Assemblée nationale ou mieux contre la chambre basse du parlement. Et pourtant, il a cru obtenir gain de cause auprès des juridictions judiciaires, le conseil d’État d’abord et la cour constitutionnelle, ensuite.
Jean-MarcKabund-A-Kabund a remporté le round de la juridiction administrative avant d’être simplement débouté ce mercredi 17 juin 2020 par la haute cour. Cette dernière a jugé recevable, mais non fondée la requête de l’ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale tendant à obtenir sa réhabilitation au poste pour lequel il a destitué par une large majorité de ses collègues depuis le 25 mai dernier. Le maître nageur avait saisi la cour constitutionnelle pour dénoncer les « irrégularités » ayant marqué la procédure de sa déchéance après la pétition initiée contre lui par le député MLC Jean-Jacques Mamba.
L’homme qui a réussi pourtant à obtenir la surséance de l’élection de son successeur grâce à l’arrêt du conseil d’État, n’a pu convaincre les juges de la cour constitutionnelle. Néanmoins, ses avocats ne semblent pas lâcher-prise. L’un d’entre eux a affirmé devant la presse – tout juste après le verdict de la cour – que son client aurait encore beaucoup d’autres pistes de recours, notamment au niveau de la cour de cassation.
En attendant, les observateurs avertis estiment que Jean-Marc Kabund-A-Kabund devrait plutôt tourner la page, s’il veut sauvegarder le peu de dignité qui lui reste!
« Il pourrait tout faire, mais il n’obtiendra pas sa réhabilitation. Il est fini. Il va perdre son énergie et peut être des moyens financiers pour ne rien gagner. Pour ne pas regretter plus tard, il doit tout simplement revenir à la raison, savoir que son sort a déjà été scellé », s’est confié un analyste.
Avec l’arrêt de la cour constitutionnelle, l’Assemblée nationale a désormais le boulevard ouvert pour élire son nouveau premier vice-président.
Il reste cependant à savoir si le bureau de l’Assemblée nationale réouvrira le processus pour enregistrer des nouvelles candidatures ou maintenir la candidature unique de Patricia Nseya.
Par ailleurs, le feuilleton Jean-Marc Kabund-A-Kabund risque d’entraîner avec lui plusieurs conséquences politiques dans les rangs du parti présidentiel.
En effet, l’incident du vendredi dernier pourrait occasionner des sanctions contre certains responsables politiques, à l’image du vice-premier ministre, ministre de l’intérieur , sécurité et affaires coutumières. D’ores et déjà, Gilbert Kankonde devra répondre très prochainement à une interpellation initiée contre lui pour le comportement affiché par les éléments de la police en piétinant le principe de l’inviolabilité du siège du parlement.
Rappelons que sur réquisition du procureur près le conseil d’État, les policiers avaient interdit l’accès au palais du peuple à tous les députés nationaux pour les empêcher de siéger et voter le nouveau premier vice-président de leur institution en attendant la décision de la cour constitutionnelle.
La page ainsi tournée, du moins pour cet épisode judiciaire devant les instances judiciaires compétentes, Jean-Marc Kabund-A-Kabund doit désormais s’attendre à des uppercuts tant au niveau interne de son parti qu’au niveau externe du FCC. Pour un analyste, le président a.i de l’UDPS a intérêt à surveiller ses gestes et actions ,car en politique tout acte mérite bien une réponse appropriée.
Jean Médard LIWOSO