Alors que l’on célébrait ce mardi 30 juin, le 60ème anniversaire de l’indépendance de la République Démocratique du Congo, les organisations de la société civile – le Comité Laïc de Coordination, la Lutte pour le Changement (Lucha), le Filimbi et les congolais debout – ont appelé quant à elles à la mobilisation générale contre la politisation de la Commission Nationale Électorale Indépendante et la mise sous tutelle de la justice.
Dans une déclaration dont une copie est parvenue à politiquerdc.net, ces différents groupes ont déclaré – à l’issue d’une réunion avec la présidente de l’Assemblée Nationale Jeanine Mabunda – n’être pas assurés de la prise en compte de leurs préoccupations.
« Tout en saluant cette initiative qui faisait suite à notre communiqué conjoint du 24 juin relatif à la précipitation et à la politisation excessive du processus de désignation du Président de la Commission Électorale Indépendante, nous n’avons eu aucune assurance que les préalables nécessaires à un processus électoral crédible vont être respectés », ont relevé ces organisations.
Elles rappellent par ailleurs, que leurposition, réitérée à Mme la présidente de l’Assemblée nationale, fixe la réforme du système électoral national comme un préalable non négociable à toute initiative de renouvellement de la CENI.
« Cette réforme implique la révision de la loi électorale et celle de la loi portant organisation et fonctionnement de la CENI. Elle devrait tenir compte des erreurs et des déficiences du passé, nous estimons qu’il est plus adéquat que le processus qui mènera à sa mise en œuvre soit précédé de l’examen du rapport de gestion des élections de 2018, lequel sera sanctionné par un audit de l’Inspection Générale des Finances et de la Cour des comptes », ont-ils renchérit.
Toujours d’après leur déclaration, la présidente de l’Assemblée nationale Jeannine Mabunda aurait clairement fait savoir au Comité Laïc de Coordination et aux 3 mouvements citoyens qui réclamaient en outre le retrait pur et simple des 3 propositions de lois Minaku et Sakata, que le processus de réforme de la CENI ne sera entrepris qu’une fois les nouveaux animateurs seront désignés et qu’il n’était pas possible de retirer les propositions de lois très controversées de Minaku et Sakata.
« (…) Il ne faut pas conditionner la désignation des animateurs de la CENI à la réforme de sa structure », aurait -t-elle entre autres déclaré.
Ainsi, le CLC, la Lucha, le Filimbi et les Congolais Debout appellent plutôt la population congolaise et l’ensemble des corps socio-professionnels à se préparer à cette rude bataille pour barrer la route à une CENI instrumentalisée et des lois scélérates contre la justice de notre pays.
« C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui un appel général à la mobilisation de l’ensemble de notre population pour, pacifiquement barrer la route à une administration électorale instrumentalisée et des lois scélérates contre la justice de notre pays. Nous demandons à l’ensemble des corps socio-professionnels de se lever comme un seul homme pour défendre l’avenir de la Nation. Cette bataille sera lourde et difficile, mais nous avons la certitude qu’à la suite des pères de l’indépendance, les congolais se lèveront de partout pour défendre leur souveraineté et leur liberté pour un meilleur avenir, soixante ans après » , a-t-on lancé.
Un calendrier des actions pacifiques à mener pour exiger la prise en compte de leurs revendications en faveur d’une CENI réellement indépendante et dépolitisée et d’une justice impartiale et libre, sera publié très prochainement.
Alain St. Bwembia