Le Malaise au sein de la coalition FCC-CACH devient de plus en plus perceptible qu’on ne saurait plus le masquer. Après l’épisode politique et juridique autour de l’éviction de Jean-Marc Kabund (UDPS/Tshisekedi) du bureau de l’Assemblée nationale, la coalition présente une deuxième fissure avec la démission de Tunda Ya Kasenda (FCC) du gouvernement. Ce dernier jette l’éponge après plusieurs jours de tractation politique. Une averse de rumeurs les plus contradictoires ont précédé ce départ. Certaines le voyaient déjà à la prison centrale de Kinshasa (Makaka) alors que d’autres lassignaient en résidence surveillée chez lui, à l’issue de son audition par le procureur général près la cour de cassation.
Il faut donc dire que cette démission était attendue tant par le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi, que par l’opinion publique nationale. Présumé auteur de faux et usage de faux qui s’était soldé par une arrestation musclée et plusieurs heures d’interrogatoire dans les locaux du procureur près la Cour de Cassation, le Vice-Premier Ministre ministre de la Justice et Garde des Sceaux Célestin Tunda Ya Kasenda – cacique du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie de Joseph Kabila – a finalement déposé sa démission ce samedi 11 juillet 2020, dans l’après-midi, auprès du Premier ministre.
« Après que j’ai eu à faire examen personnel de la situation de l’heure, je suis venu voir le chef du gouvernement pour lui remettre officiellement ma démission en tant que Vice-Premier Ministre Ministre de la justice et Garde des Sceaux » , avait-t-il lâché.
Il a fallu plus de deux semaines, pour que Tunda Ya Kasenda lâche prise. Auteur de l’avis gouvernemental sournois sur les propositions de lois Minaku et Sakata – textes dont la teneur a suscité trop de controverses auprès du peuple congolais et les professionnels du pouvoir judiciaire – à l’Assemblée Nationale. Le garde de sceaux s’était empressé d’envoyer à l’Assemblée Nationale les avis du gouvernement sur ces propositions de lois, avant même que le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba ne lui écrive quant à ce. A quel prix Tunda Ya Kasenda a-t-il été sacrifié par sa famille politique le FCC? Une question qui mérite son pesant d’or au regard du climat politique trouble qui secoue la coalition FCC-CACH au pouvoir.
La démission était-elle le prix à payer par Tunda Ya Kasende pour obtenir l’extinction des poursuites judiciaires de l’acte infractionnel?
La question reste posée !
Alain St. Bwembia