La levée progressive de l’état d’urgence sanitaire a ouvert la voie à la relance des activités économiques dont le trafic aérien des lignes domestiques. Nombre de gens qui se trouvaient bloqués ailleurs ont accueilli la nouvelle avec énorme soulagement.
C’est ainsi qu’après un séjour de plus de 2 mois à Kinshasa, le gouverneur Izato Nzege Koloke a regagné sa province ce vendredi 24 juillet 2020.
Un accueil chaleureux lui a été réservé par ses administrés. Aux allures du triomphalisme, ce retour riche en symboles à Gbadolite, chef-lieu de la province du Nord-Ubangi, était au goût du gouverneur.
Aucun détail n’a été oublié. Une forte campagne de mobilisation de plusieurs jours a planté le décor par ses partisans et collaborateurs. Ces derniers n’ont pas hésité à mettre en musique des ressources financières pour une telle mobilisation de masse.
Des véhicules dont certains camions de marque Kamaz – dotation de la police et de l’armée – ont constitué du long cortège marqué par les drapeaux aux couleurs du PPRD. Parcourant des quartiers périphériques et l’aéroport international de Moanda, sous le regard des badauds, le cortège paraissait interminable. Les « wewas » ont été approvisionnés d’un litre d’essence et les chauffeurs de « taxis-velo » de 3000 CDF. Ils étaient également dans la danse.
A sa descente de l’avion, le gouverneur Izato Nzege, vêtu d’une tenue officielle, a lancé les nouvelles promesses, comme si on se trouvait au cœur d’une campagne électorale.
Dans l’euphorie, on a malheureusement observé la suppression des multiples « barrières » érigées à travers la province. L’arrivée des ingénieurs de la Snel pour relancer la centrale hydroélectrique de Mobayi-Mbongo à l’arrêt, ouvre la perspective de création d’emplois pour la jeunesse.
Il sied de noter que le gouverneur Izato Nzege rentre dans la foulée de la dénonciation faite par un groupe de cinq leaders des jeunes contre l’exécutif provincial et ses corollaires d’interpellation des dénonciateurs par l’ANR et le Parquet près la Cour d’appel du Nord-Ubangi.
Cette affaire semble aux oubliettes, car la voie de la réconciliation est désormais privilégiée. Ainsi, aussitôt arrivé dans la ville, le gouverneur a tenu à préciser que « même s’il y a eu divergences de vues (avec les jeunes), on finira toujours par trouver un terrain d’entente », fin de citation.
Dans l’entre-temps, une plainte contre lui traîne dans les tiroirs de la Cour de cassation à Kinshasa pour la même dénonciation.
De notre correspondant Emmanuel Momotoy/Gbadolite