La crise politique qui couve au sein de la coalition FCC-CACH préoccupe les acteurs politiques de toutes les tendances confondues .
Et loin de rester indifférentes aux graves turbulences qui secouent cette coalition au pouvoir, certaines langues extérieures au couple au pouvoir s’activent – par altruisme et surtout par patriotisme – à proposer de pistes de solutions aptes à limiter les dégâts. Sans cet effort pour arrêter l’hémorragie, l’espoir de voir le pays avancer serait illusoire. Ainsi, l’intérêt général commande – pour éteindre l’incendie – un élan citoyen.
Il n’est plus un secret pour personne, l’unité du binôme FCC-CACH n’est qu’apparente. La fracture entre les deux grandes composantes est importante. Elles se vouent un desamour réciproque, en dépit des convenances langagières et de l’harmonisation des points de vues telles que présentées par le président de la République durant son dernier séjour à Brazzaville.
Alors que certains – au sein de l’opinion publique – semblent banaliser le silence affiché par le premier ministre lors de la 41e réunion du conseil des ministres tenue le vendredi 24 juillet 2020, sous la conduite du chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi; d’autres – visiblement une bonne partie de l’opinion – s’inquiètent plutôt de cette situation.
« Ce mutisme potentiellement sulfureux est de nature à inquiéter les congolais ainsi que la communauté internationale qui suivent de très près le développement des événements en RDC », pense le Dr Jean-Jacques Mbungangi, consul honoraire de la République Démocratique du Congo en Belgique et actuellement chargé des affaires étrangères au sein du Mouvement de Libération du Congo (MLC) de l’ancien vice-président de la République Jean-Pierre Bemba Gombo.
De son point de vue, la déclaration faite par le premier ministre contestant publiquement les ordonnances présidentielles portant restructuration au sein de la magistrature et de l’armée, tout comme les différentes réactions de certains caciques du FCC et du Cach, sont de nature à plonger les institutions en place dans l’oeil du cyclone. C’est dire, un fine, que la déstabilisation du pays est à craindre.
Ainsi, estime -t-il , « le moment est plus urgent, pour que les uns et les autres puissent arrondir les angles, non seulement entre la coalition FCC-CACH, mais impérativement entrevoir des pourparlers avec toute la classe politique dans le but de sauvegarder le pacte républicain, gage de la paix, de la concorde nationale et de la stabilité du pays ».
« Je vous assure depuis la Belgique ou nous sommes, que les échos de notre pays ne sont pas du tout bons sur le plan politique », révèle ce diplomate de haut rang, à travers une entrevue accordée ce dimanche 26 juillet à politiquerdc.net.
Tout de même optimiste, le Dr Jean-Jacques Mbungani souligne que, » les jours à venir seront particulièrement déterminants quant à la suite à réserver à l’appel de l’église catholique et de la société civile de mettre sur pied un cadre propice au dialogue entre acteurs politiques afin de dissiper les malentendus et baliser le chemin pour l’avenir du pays ».
Tous les indicateurs politiques laissent transparaître un schéma du chaos en RDC, au cas où les uns et les autres tarderaient à éteindre le feu.
Car, pour le Dr Jean-Jacques Mbungani, « banaliser le silence affiché par le premier ministre Sylvestre Ilunga Ilunkamba lors du dernier conseil des ministres, c’est méconnaître le danger qui guette les institutions du pays ».
Jean Médard LIWOSO