Les jours se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Chacun est porteur de son lot de nouvelles.
Après son retour aux allures triomphales dans sa province, le gouverneur du Nord-Ubangi est aujourd’hui au cœur du tourbillon politique. En cause, sa megestion.
Les forces politiques et vives de la province du Nord-Ubangi n’en peuvent plus. L’auteur de leur malaise n’est autre que Izato Nzege – le jeune gouverneur de la province du Maréchal Mobutu – autour duquel l’étau se resserre.
En effet, après les dénonciations et autres déclarations alarmantes faites par les associations des jeunes de cette province destinées à convaincre l’Assemblée Provinciale d’agir face à la megestion de l’exécutif provincial; c’est au tour des partis politiques du CACH – Cap pour le Changement (la plateforme politique du président Félix Antoine Tshisekedi), fédération du Nord-Ubangi – d’enfoncer le clou.
Dans une déclaration politique publiée ce lundi 27 juillet 2020 à Gbadolite, le CACH/Nord-Ubangi accuse le gouverneur Izato Nzege de s’écarter de la vision du Chef de l’État, au point de lui attirer ainsi le rejet de la population du Nord-Ubangi.
« Venons par la présente déclaration, éveiller l’attention particulière du Chef de l’État, Son Excellence Monsieur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo, Garant de la Nation et du bon fonctionnement des institutions de la République Démocratique du Congo sur la megestion qui caractérise notre province, par le fait que l’autorité
provinciale s’écarte dangereusement de la vision du Chef de l’État et ne rend pas
visible l’action de ce dernier dans la Province du Nord-Ubangi. Faisant ainsi détester le Chef de l’Etat par la population de la Province », dénonce -t-on.
Le Cap pour le Changement Nord-Ubangi a déroulé une litanie d’allégations graves, indigne d’une gouvernance sous la coupe de Félix Antoine Tshisekedi. Une liste de 18 griefs retenus a étayé ce ras-le-bol contre le gouverneur Izato Nzege et l’interpellation du Président de la république à agir.
Parmi ces allégations, on peut citer entre autres:
- « la fausse alerte », faite par l’autorité provinciale, faisant état des menaces anti Balaka dans la Province du Nord – Ubangi alors qu’il s’agit des traversées récréatives qui sont dues à la porosité des
frontières de la RDC; - les suspensions illégales du personnel administratif pour justifier le
remplacement par ses partisans pour la préparation de son électorat 2023, - l’absence prolongée et constante du chef de l’exécutif provincial, sans retombées palpables;
- le manque de traçabilité et de transparence dans la gestion des deniers publics;
- l’accaparement de la jeep 4×4 d’itinérance pour le Territoire de Businga pour ses fins personnelles;
- l’usage à titre privé de la jeep land-cruiser 4×4 – don du Chef de l’État à la Province du Nord-Ubangi – dépeint de la mention » à la Province
du Nord-Ubangi » pour l’itinéraire dans la province; - le manque de Directeur du Cabinet pour une organisation
administrative, technique et politique pouvant accroitre l’efficacité du
cabinet du gouverneur et matérialiser sa politique par la mise en œuvre stratégique, tactique et rationnelle de la planification de ses orientations - l’absence de collaboration étroite avec son Vice-gouverneur ;
- l’instauration d’un régime dictatorial comme mode de
gouvernance, illustré par la répression violente du contrôle citoyen de l’action publique.
Autant de maux qui poussent le CACH/Nord-Ubangi à soutenir la dénonciation des jeunes et à exiger la démission du gouverneur de province.
La plateforme au pouvoir – représentation du Nord- Ubangi – recommande en outre au Chef de l’État de geler la rétrocession de fonds et les frais de fonctionnement pour la province du Nord-Ubangi tout en mettant en place un » audit sérieux de l’Inspection Générale des Finances » et la révocation du gouverneur Izato Nzege, au cas où il résisterait à sa démission, avec une poursuite judiciaire en sa charge.
Emmanuel Momotoy/ correspondant dans la région