Alors que de nombreux violons sont désormais en passe de s’accorder sur la nécessité de réunir la classe politique et sociale en vue d’engager des discussions politiques en rapport aux réformes électorales et constitutionnelles dans la perspective des prochaines élections, la famille politique de l’ancien président de la République, Joseph Kabila , fait fausse note. Elle sort de son silence pour exprimer clairement sa position dissidente au regard des différentes démarches en cours au pays.
Ainsi, le Front Commun pour le Congo (FCC) s’oppose à tout débat extraparlementaire sur les réformes électorales.
Dans un communiqué publié ce vendredi 31 juillet 2020 à Kinshasa, la plateforme politique de Joseph Kabila – la principale force institutionnelle en RDC – est donc formelle.
« (…) tout en restant ouverte aux débats démocratiques sur les questions d’intérêt national, la Conférence des Présidents du FCC estime, s’agissant de différentes démarches en cours , que tout débat ayant trait aux réformes électorales , doit se dérouler dans le cadre institutionnel, conformément à la constitution et aux lois de la République », prévient – t – on dans le communiqué signé depuis le 29 juillet dernier par les responsables de cette méga plateforme politique .
Ainsi, le FCC promet de ne pas souscrire à toute démarche qui pourrait occasionner le retard dans la tenue des élections de 2023.
« Dans ce cadre, le FCC promet d’y participer activement et positivement, au cours des sessions parlementaires futures, mais n’entend pas soutenir les initiatives qui pourraient avoir pour conséquences de retarder l’organisation des élections prévues en 2023″, conclu – t – on dans le communiqué.
Consciente de sa majorité parlementaire, le FCC rechigne à quitter le cadre institutionnel au risque de tomber dans le piège. Pendant ce temps, Lamuka et nombre d’organisations de la société pensent que le débat devrait se dérouler ailleurs, pour éviter , notamment de subir le dikat d’une « majorité » au sein du parlement.
Il est étrange de voir le FCC rejeter la recette qu’elle a proposée en 2016 à deux reprises: dialogue de la Cité de l’OUA et celui de la CENCO.
Qu’à cela ne tienne, tout porte à croire que le forum visant les discussions politiques tant souhaitées sur les réformes électorales et constitutionnelles ne seraient plus qu’une question de quelques mois si pas de quelques semaines.
Jean Médard LIWOSO