On ne doit pas encore parler des prouesses du gouvernement concernant le taux de change , car on observe une cacophonie sur la parité FC vs $ US depuis 72 heures déjà. Le constat de l’anarchie à ciel ouvert dans toutes les transactions, est bien réel.
Après un trimestre de surchauffe sur le marché de change, on a observé un relèvement brusque du franc congolais face au dollar américain depuis le dimanche.
En effet, sur instruction du président de la République Félix Tshisekedi, le gouvernement a déployé des efforts – comme par un coup de baguette magique – pour calmer la tempête. Jusqu’à la fin de la semaine dernière, 1 $ US valait 2030 FC sur le marché de change. La dépréciation de la monnaie nationale a entraîné automatiquement l’inflation et la hausse des biens et services. Le Congolais a connu un coup dur avec un effondrement brutal de son pouvoir d’achat. On peut d’ailleurs dire que sa vie repose encore sur une corde raide.
L’embellie est-elle réelle où factice ?
Comme une manne tombée du ciel, après deux conseils des ministres successifs, le FC a semblé reprendre du terrain face au billet vert et l’on est en droit de se poser la question si cette accalmie repose sur des faits objectifs ou bien juste l’effet d’annonce !
Ce n’est un secret pour personne, la Banque centrale du Congo (BCC) ne recourt plus à la planche à billets depuis le mois de mai pour financer le déficit public. Les bons du trésor et l’argent du FMI ont quand même épongé ce déficit. La BCC à commencé à ponctionner la surliquidité des francs congolais en circulation. Elle injectera 25 millions de $ US dans les banques commerciales à partir de ce mercredi 5 août 2020. Les miniers pourraient aussi avoir rapatrié les devises comme le gouvernement l’a réclamé récemment. Ceci n’est qu’une éventualité et nullement une certitude ,car l’hypothèse est plus qu’une fiction au regard de timing imparti aux miniers. Ces b annonces de bonnes intentions s’apparentent aux informations boursières. N’empêche, pourvu que ce ne soit pas un feu de paille. De telles mesures permettent aux opérateurs économiques d’avoir les dollars pour leurs importations. Aussi, recourent-ils de moins en moins aux cambistes pour se procurer les dollars. C’est la loi de l’offre et de la demande.
Du côté de la Banque centrale du Congo, on se réjouit d’avoir pris des mesures idoines pour freiner la dégringolade du FC. Toutefois, la BCC est dans l’impossibilité de fixer l’opinion sur la parité réelle entre le dollar américain et le franc congolais vu la spéculation observée depuis trois jours sur le marché parallèle. A la BCC, on souligne qu’1 $ vaut 1976 FC ce mardi. C’est le taux officiel. Sur le marché parallèle, la réalité est toute autre. Chacun applique son taux de change. A la place « Le Château » – Wall Street congolais – au centre ville de Kinshasa, 1 dollar chargé hier à 1750 FC a encore légèrement grimpé ce mardi à 1900 FC pour 1$. Au Marché centrale de Kinshasa où les commerces sont tenus à 90% par les expatriés (libanais, indiens, pakistanais, chinois et ouest-africains), 1 $ US est passé de 1600 FC hier lundi à 1850 fc ce jour.
Les entreprises des télécommunications quant à elles, appliquent le taux de 1850 FC pour un dollar américain. Alors que ses unités vendues par voie électronique reviennent par exemple à 2050 FC pour l’équivalent d’un (1)$.
Attention à l’arnaque, à la spéculation et à l’anarchie !
La BCC doit intervenir pour contrer l’anarchie. La fluctuation du taux de change ressemble aujourd’hui à l’escroquerie. La spéculation marche bien. Pour acheter un dollar, il faut 2030 FC voire un peu plus. Mais, pour se procurer les francs auprès des changeurs de monnaie, 1$ égal 1500, 1600 et 1700. Les cambistes les plus malins et rusés déclarent carrément être à court des francs. Cet argument les aide à avoir le dollar à un taux très bas. Les banques commerciales aussi observent prudemment la situation.
A chaque fois que le FC se déprécie même légèrement, on assiste à l’envolée des prix des biens et services. Cependant, son appréciation n’entraîne jamais la baisse des prix sur le marché.
Pour tenter de mettre de l’ordre, le ministère de l’Economie entre également dans la danse. Il
a dépêché ses inspecteurs dès ce lundi pour contrôler les prix. On espère de bons résultats à l’issue du contrôle.
Le gouvernement est appelé à mettre fin à la confusion sur la base des solutions durables et non ponctuelles car la stabilité économique en dépend.
Gaby Kuba Bekanga