La coupe est pleine et les victimes disent que « Trop c’est trop. »
Estimant qu’ils sont marginalisés par les médecins directeurs avec la « bénédiction » du ministre de la santé publique contre lequel ils ont dernièrement exprimé leur désaveu au niveau de la clinique Ngaliema à la suite du « manque de considération » à l’égard du personnel soignant, les infirmiers des hôpitaux et cliniques de la ville de Kinshasa ont décidé de descendre dans la rue. Et ce, afin d’exiger la prise en compte de leurs revendications en souffrance depuis belle lurette.
Cette marche partira du secrétariat général de la santé pour chuter au niveau de la vice-primature du budget.
D’après nos sources, ce corps médical, va , à travers cette manifestation, dénoncer toutes ces injustice et inégalités sociales auxquelles ils sont victimes de la part de l’Etat congolais.
En ce qui concerne la clinique Ngaliema par exemple, le syndicat de cette formation hospitalière de référence, dénonce le détournement des dons et des fonds destinés à la paie ainsi qu’à la prime des infirmiers durant toute la période de la pandémie.
« (…) La clinique avait reçu plusieurs dons pendant la période du confinement, notamment de la part de maman Olive Lembe, l’ex première dame, de l’actuelle première dame, maman Denise Nyakeru Tshisekedi, de Kin – marché, Sep Congo et autres; mais toutes ces libéralités – en espèces et en nature – ont été détournés par le médecin directeur de la clinique. Néanmoins, celui-ci s’était arrangé pour octroyer une prime de 600 mille FC aux médecins et rien aux infirmiers qui sont pourtant les plus exposés du fait que ce sont eux qui sont en première ligne au contact des malades, de l’accueil jusqu’aux soins, 24 heures sur 24 », s’est confié un syndicaliste de cette clinique, sous le couvert de l’anonymat.
Dénonçant une certaine complicité du ministre de la santé dans la gestion des fonds destinés à la prime des infirmiers de cette formation hospitalière, la même source souligne tout de même que le numéro 1 de la santé aurait remis un montant d’un milliard de FC au médecin directeur de la clinique Ngaliema à titre de prime spéciale de la covid-19 pour les infirmiers.
Cependant, l’argent n’aurait pas totalement servi au motif pour lequel il a été décaissé.
« Le ministre de la santé avait remis au médecin directeur 1 milliard de FC pour le compte de la Covid ( cfr les propos du ministre Eteni sur la Radio Top Congo). Mais en rencontrant les syndicalistes, le médecin directeur leur avait parlé de 850 millions de FC. Au lieu de payer directement la totalité de la prime spéciale des infirmiers, le médecin directeur avait décidé d’autorité de nous payer en 3 mensualités », révèle la même source.
Et de renchérir, l’enveloppe globale de la paie par mois étant de 130 millions de dollars, le payement échelonné de 3 mois devrait coûter 390 millions. Et la différence du montant global sur le 1 milliard devrait servir pour le fonctionnement de la clinique. Malgré tout, il n’a payé que 2 mois, c’est-à-dire les mois d’avril et de mai. Pour le mois de juin, il a décidé de payer le 3/5 et pareillement pour le mois de juillet qu’il venait de commencer ce jour ».
Révoltés par cette manière de procéder du médecin directeur général de la clinique Ngaliema, l’image de tous les autres hôpitaux publics de la capitale est ternie. Les infirmiers sont déterminés à rencontrer le Vice-premier ministre et ministre du budget afin de lui soumettre cette situation et beaucoup d’autres revendications dûes à leur métier pour une solution appropriée au risque de déclencher un mouvement de grève sur l’ensemble de la ville de Kinshasa. Ces revendications se résument de la manière ci-après :
- L’alignement des infirmiers impayés depuis plusieurs années ;
- Le détournement de fonds alloués aux infirmiers dans le cadre de la riposte par plusieurs médecins directeurs ;
- Les écarts importants dans la rémunération des primes de risques entre les médecins et infirmiers par le ministre de tutelle ;
- L’identification des infirmiers en lieu et place des pro-santé.
Pour le moment, tous les efforts fournis pour obtenir la réaction du médecin directeur de la clinique Ngaliema ou du ministre de la santé n’ont pas abouti.
Dossier à suivre !
Rédaction