Dans une correspondance récente au sénateur Modeste Bahati Lukwebo, le Vice-premier, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières Gilbert Kankonde a reconnu la paternité du regroupement politique AFDC-A à ce dernier. Mais pour le député national Jean-Pierre Tshimanga, élu de la ville de Tshikapa sur la liste de ce regroupement , la correspondance de l’autorité gouvernementale ne change en rien la situation actuelle. Pour lui, cette affaire de la reconnaissance du leadership politique de l’AFDC-A a été déjà close.
« Il y’a lieu de retenir qu’il n’existe qu’un seul regroupement politique AFDC-A crée en 2018 sur base de la volonté unanime des partis politiques membres de la Majorité présidentielle autrefois, aujourd’hui FCC, acquise à son autorité morale, le Sénateur à vie, Monsieur Joseph Kabila Kabangue. Cette volonté a été, à tout le moins, cristallisée par le protocole d’accord portant sa création. En application aussi bien de l’exposé des motifs dudit protocole d’accord que de son article 2 alinéa 5, le regroupement politique AFDC-A,qui est un et indivisible, demeure membre à part entière de la plateforme FCC », a souligné Jean-Pierre Tshimanga Buana à travers une tribune parvenue à politiquerdc.net.
Ainsi rappelle – t – il , qu’en date du 18/02/2019, le regroupement politique AFDC-A a renouvelé, à travers un acte d’engagement et aux côtés d’autres regroupements politiques membres du FCC, fidélité, discipline et loyauté à son autorité morale, le Sénateur à vie, le Président de la République honoraire et initiateur du FCC.
« Lors de l’élection des membres du bureau du Sénat, Monsieur Modeste Bahati Lukwebo a présenté sa candidature au perchoir du Sénat face au candidat choisi par l’autorité morale du FCC, M. Alexis Thambwe Mwamba. Cette démarche dissidente, à tout le moins déloyale, a manifestement énervé le protocole d’accord créant le FCC ainsi que l’acte d’engagement vanté ci-avant. À cause de sa fronde, Monsieur Bahati a été suspendu pour une durée indéterminée, exclu et radié par les instances du FCC qui ont considéré que sa candidature portait gravement atteinte aux intérêts politiques du FCC. Aussi, les mêmes instances ont elles demandé à l’AFDC-A de se choisir un autre responsable pour représenter le regroupement au niveau des instances du FCC », poursuit ce membre du Fcc.
En outre, il précise que « s’inscrivant dans la même veine que les instances du FCC, la Conférence des Présidents de l’AFDC-A a pris acte de l’auto-exclusion de Monsieur Bahati et l’a remplacé par Madame Nené Nkulu Ilunga.
Par ailleurs, Tshimanga Buana rappelle à l’opinion publique que toutes les batailles menées au niveau des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire avaient d’après lui tranché en faveur du camp resté fidèle à Joseph Kabila.
« (…) Au niveau de l’exécutif, c’est le camp de la VPM Nené Nkulu qui l’a emporté, ainsi que l’atteste à suffisance la nomination de madame Nené Nkulu, de monsieur Steve Mbikay et les autres.
Au niveau législatif, non seulement le candidat Alexis Tambwe Mwamba soutenu par le camp de Nené Nkulu a battu le candidat Modeste Bahati mais aussi les deux camps se sont disputés la direction du groupe parlementaire AFDC-A au niveau de l’Assemblee nationale. À la suite du rapport de la PAJ, la plénière a pris une résolution accordant la direction au camp de la VPM Nené Nkulu.
Au niveau des cours et tribunaux, le camp du Sénateur Bahati a saisi la Cour Constitutionnelle à l’effet aussi bien de prononcer la déchéance des mandats parlementaires des 23 députés nationaux du camp de Nené Nkulu que de déclarer nulle la résolution de l’Assemblee nationale ayant confié la direction du groupe parlementaire AFDC-A aux députés du camp de la VPM Nené Nkulu. Dans ses arrêts, la Cour Constitutionnelle a débouté le camp du Sénateur Bahati en s’estimant incompétente pour connaître des questions lui soumises, à savoir la déchéance des mandats parlementaires et la nullité des actes d’assemblée », renchérit – il.
Et d’ajouter, qu’à son cor défendant, le camp du Sénateur Bahati s’agrippe à tort sur le courrier du VPM Kankonde pour crier victoire, celle qui lui fait grièvement défaut depuis qu’il livre plusieurs batailles. Il ne faut surtout perdre de vue que les compétences sont d’attribution et ne s’improvisent pas. Ce courrier rappelle les courriers du Secrétaire général aux partis politiques, Boniface Okende, qui déclinent la compétence du ministère de l’intérieur et renvoient les parties devant les cours et tribunaux ».
D’où, pour Jean-Pierre Tshimanga Buana , « il ressort aussi bien des arrêts de la Cour Constitutionnelle que des rapports du Secrétaire général aux partis politiques que le conflit de leadership au sein de l’AFDC-A relève des Cours et tribunaux. L’article 32 de la loi sur les partis politiques et l’article 116 de la loi organique des juridictions de l’ordre administratif constituent les bases juridiques des éventuels recours ».
Et, « tant qu’aucune juridiction n’aura tranché le conflit de paternité ou de leadership de l’AFDC-A, les points de vue et autres commentaires seront irrelevants, inadéquats et inutiles », a – t-il conclu dans sa tribune.
Rédaction