Incroyable mais vrai, la milice dénommée CODECO a fait son irruption – en plein jour ce vendredi 4 septembre 2020 – à Bunia, chef-lieu de la province de l’Ituri.
En effet, vers 8heures du matin, une colonne interminable des personnes armées – habillées pour certaines en tenue civile et pour d’autres en tenue militaire – porteuses de bandeaux blancs à la tête – ont foulé le sol buniatracien en scandant des chansons hostiles au pouvoir, se réclamant de CODECO.
Ces insurgés se sont dirigés à la prison Centrale de Bunia, située au quartier Kapa en pleine ville, sans être inquiétés.
Prise matinalement de panique, la population s’est cloîtrée chez elle dans un premier temps, séchant ainsi toute activité, le temps d’observer la suite de cette incursion.
Dans le passé, ces hors-la-loi ont déjà perpétré les atrocités sur la population de la province de l’Ituri; en utilisant le mode opératoire identique ,à celui des ADF. Ils ont prétendu d’abord – selon les sources sécuritaires – venir pour déposer les armes, mais une fois parvenus à la prison centrale, leur revendication a changé. C’est la libération de 3 éléments de leur rang dernièrement capturés par les Fardc.
Au terme d’une tractation avec les autorités politico – administratives de Bunia, les rebelles ont été étrangement ramenés dans les positions qu’ils tiennent par les véhicules des forces armées de la République Démocratique du Congo; précisément à destination du territoire de Dgugu. Ils ont pu ramener avec leurs 3 compères libérés et une importante quantité de nourriture. La population se sent trahie par l’armée d’avoir accordé la prime de camion et nourriture – en plus de l’impunité – aux meurtriers.
Signalons que les coups de feu ont été tirés par les militaires congolais vers 16heures, heure locale, pour disperser la foule qui s’activait à saisir de leurs mains ces insurgés ne méritant pas la moindre absolution à cause des crimes perpétrés sur la population. Pas de pardon pour les égorgeurs, pouvaient-on entendre dans la foule, encore sous l’émotion du sang des Ituriens fraîchement versé par cette bande. Le scène s’est déroulée au moment où le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur, sécurité et affaires coutumières séjournait encore dans la région.
Du coup, d’aucuns se demandent pourquoi des rebelles peuvent – ils aussi tromper les forces de sécurité du pays, opérer en pleine ville et ensuite transporter par des véhicules de l’armée régulière pour regagner aisément leur centre d’opérations sans aucune action répressive ?
Peut-on parler d’une faiblesse de l’armée congolaise ? , d’une complicité ?
En tout cas, le scénario vécu ce vendredi 4 septembre aura laissé perplexe plus d’un observateur de la société.
Grave que tout cela se passe sous le régime de Félix Antoine Tshisekedi, l’homme qui avait pourtant promis de rétablir la sécurité dans toute la zone de l’est du pays , mais malheureusement, la situation sur le terrain semble pire qu’il y a 3 ans.
Jusque quand la population de l’Est du pays retrouvera la paix ?
Jusqu’en quand cesseront les atrocités des miliciens et autres forces négatives ?
Aux gouvernements d’y répondre !
Jinnah Ivogha/ correspondant politiquerdc.net dans la région.