Loin des apparences, la crise politique issue des élections controversées de décembre 2018 s’accentue progressivement en RDC. Chaque jour qui passe, le pays avance inexorablement vers l’œil du cyclone et si rien n’est entrepris à temps utile, le naufrage sera difficilement évitable.
Et Jean-Pierre Lisanga Bonganga – le coordonnateur de la dynamique pour une sortie de crise (Dysoc) – s’emploie à trouver les voies et moyens de conjurer le sort. D’où ses nombreuses et persistantes sorties médiatiques.
Dans un communiqué publié ce samedi 5 septembre 2020 à Kinshasa dont une copie est parvenue à politiquerdc.net, l’ancien ministre d’État du gouvernement Bruno Tshibala s’est exprimé sur quelques questions d’actualité.
En effet, soutenant clairement la dénonciation faite par Martin Fayulu sur la violation de la constitution par le chef de l’Etat en rapport avec la question du remplacement de deux juges de la cour constitutionnelle, le vulgarisateur du plan de sortie de crise de l’ancien candidat président de la coalition Lamuka, estime que la position de l’opposition est cohérente. De la même manière qu’elle a eu à dénoncer les différentes violations sous le règne de Joseph Kabila, identiquement elle exprime sa désapprobation contre toute violation constitutionnelle par le régime actuel. Partant de son combat pour l’instauration d’un véritable État de droit , elle considère que le respect de la constitution n’est pas une option, c’est un devoir patriotique d’observer et de faire observer la loi fondamentale. Il est donc question aujourd’hui – pour toutes les forces politiques et sociales – de continuer à soutenir le respect de la constitution.
Pour lui, » au-delà de toutes les polémiques suscitées par les propos de Martin Fayulu en rapport avec les actes inconstitutionnels posés par le président Félix – Antoine Tshisekedi Tshilombo, il y a lieu d’admettre à ce jour que nous sommes en présence de deux camps diamétralement opposés : d’un côté le camp de ceux qui soutiennent le respect de la constitution et dont le président Martin Fayulu est le porte-étendard; et de l’autre côté, le camp de ceux qui veulent détruire la 3e République et qui – si on n’y prend pas garde – risquent de conduire le pays dans la dérive totalitaire ».
Et de rappeler, » l’État de droit c’est d’abord le respect de la constitution « .
Une occasion également pour le coordonnateur de la dynamique pour la sortie de crise de dénoncer avec véhémence la création de centres de formation et d’entraînement des milices en plein centre ville de Kinshasa, à Kingabwa plus précisément.
D’où , appelle – t-il à la mise en place d’une enquête indépendante – avec la participation de la Monusco – pour faire toute la lumière autour du centre de formation démentelé récemment dans la ville de Kinshasa.
Aussi, appelle -t-il à une enquête parlementaire dès la prochaine session qui va s’ouvrir le 15 septembre prochain et à sanctionner les auteurs de cet acte criminel.
Le tableau de la situation étant sombre, Jean-Pierre Lisanga Bonganga soutient plutôt l’idée de voir toutes les parties prenantes à la crise – la coalition au pouvoir (FCC et Cach) et la coalition Lamuka – d’examiner la feuille de route proposée par le président national de l’Ecidé, en vue de redonner de l’espoir au peuple congolais. Et de conclure, » les parties prenantes doivent apprendre à se départir du déni de crise, de manière à retrouver la paix et à reconstruire la cohésion nationale nécessaire pour les prochaines élections « .
Jean Médard LIWOSO