Ils se sont appropriés la dénomination de « combattants », les militants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/ Tshisekedi) et ne cachent plus leur hostilité contre quiconque afficherait l’indépendance d’esprit ou une opinion différente de celle du président de la République Félix Antoine Tshisekedi. On se croirait revenu à l’époque du MPR, le parti-Etat et la pensée unique.
Ces militants se distinguent par leur promptitude à verser dans les injures, les menaces verbales et les intimidations ainsi que la brutalité. Ils tentent d’instaurer un Etat dans un Etat.
En effet, après la prise en otage de la maison communale de Ngaliema pendant plusieurs semaines, l’attaque contre les députés au parlement, le saccage et le pillage de l’immeuble d’un proche de l’ancien gouverneur du Kasaï oriental, le scénario encore frais de la milice démantelée en pleine capitale, à Kingabwa, et l’anarchie instaurée par la perception des taxes à la frontière de kasumbalesa, dans le Haut Katanga,
les partisans du pouvoir de Kinshasa promettent désormais de s’attaquer aux députés dans l’enceinte parlementaire.
Et c’est Jeannine Mabunda – la présidente de la chambre basse du parlement – qui est principalement la cible.
Dans la vidéo virale qui a fait le tour des réseaux sociaux, comme dit plus haut, on aperçoit un cadre bien connu du parti de Limete, entrain d’harranguer la foule composée exclusivement des combattants de l’UDPS/ Tshisekedi, tenant des propos injurieux et humiliants contre la présidente de l’Assemblée Nationale Jeanine Mabunda. Ils n’ont aucune limite, car visiblement, ils sont immunisés contre toutes les poursuites judiciaires.
La perspective d’une possible mise en accusation du Président de la République Félix Antoine Tshisekedi par le parlement – pour Haute trahison – suite à la violation de la constitution en rapport aux ordonnances de nomination des juges à la cour constitutionnelle serait la cause du déluge de cette agitation. Plusieurs voix se sont levées ces derniers temps pour condamner la violation de la constitution par le chef de l’État. Me Théodore Ngoie a même requis du parlement la mise en accusation du président de la République.
L’éminent professeur et pénaliste, Nyabirungu – proche de Joseph Kabila – a aussi recommandé au parlement de se prononcer sur la question des ordonnances du 17 juillet dernier, en soutenant que le chef de l’Etat congolais aurait violé 8 articles de la constitution. Depuis, on constate une certaine agitation dans le camp de l’UDPS /Tshisekedi. Ses communicateurs et membres sont désormais passés à l’offensive. Ils sont prêts à en découdre même physiquement avec les alliés au pouvoir si le projet de la mise en accusation venait à passer au parlement. Dans la vidéo publiée aux réseaux sociaux, un cadre du parti présidentiel promet la mobilisation des combattants de l’UDPS/Tshisekedi pour aller à l’assaut du Palais du peuple, le 15 septembre prochain – date de la rentrée parlementaire – pour scruter de prêt le discours de la présidente de l’Assemblée nationale.
La réaction des cadres du parti de Joseph Kabila ne s’est pas faite attendre. Serge Kadima, président de la Ligue des Jeunes du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la démocratie, n’a pas mâcher les mots et a tenu à condamner ce discours haineux et inacceptable dans le jeu démocratique. Il appelle les autorités judiciaires à se saisir de ces actes déviants.
» Je condamne avec la plus grande énergie les propos insultants proférés par des militants de l’UDPS
Contre Jeanine Mabunda. Ces discours dégradants sont inacceptables dans le jeu démocratique. J’appelle les autorités judiciaires à se saisir de ces violations flagrantes « .
La rentrée parlementaire de septembre s’annonce très chaud et lourdement chargée de menaces, avec l’examen de la loi sur les finances publiques et la controverse née de la nomination des juges Jean Ubulu et Noël Kilomba à la Cour de Cassation, alors que leurs mandats à la Cour Constitutionnelle courraient encore.
Il est donc temps pour le gouvernement de la République d’arrêter ces dérapages récurrents au risque de faire de la RDC, un état anachique ou la jungle.
Rédaction