Constitutionnellement, la session de septembre dont la rentrée est prévue ce mardi 15 septembre 2020 devrait exclusivement se focaliser sur l’examen et le vote de la loi des finances, exercice 2021.
Il se trouve que le contexte politique actuel pourrait ouvrir, outre la question budgétaire, la voie à d’autres questions susceptibles d’agiter la session, en raison du climat politique délétère qui caractérise la classe politique.
La question du renouvellement du bureau de la CENI avec à la clé le choix controversé de Ronsard Malonda – l’actuel secrétaire exécutif de la centrale électorale – pour succéder à Corneille Nangaa, la modification de la loi électorale, la modification de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI, les ordonnances présidentielles du 17 juillet dernier portant sur la nomination à la magistrature, la question de centres privés de formation militaire ( milice de Kingabwa) ou encore l’insécurité dans la partie Est du pays, sans oublier les dossiers de détournement et corruption qui gangrènent certaines institutions du pays; sont autant de dossiers aptes à agiter les esprits.
Hors de l’hémicycle, les militants de l’UDPS/ Tshisekedi sont également de potentiels agitateurs. Ils ont promis d’ailleurs de se mobiliser massivement pour effectuer la descente ce mardi au palais du peuple afin de suivre de près le discours d’ouverture de la session qui sera prononcé par la présidente de l’Assemblée nationale.
D’ores et déjà, les états-majors des partis et regroupements politiques sont en ébullition en marge de cette rentrée parlementaire.
Le FCC s’est réuni le dimanche dernier autour de son autorité morale à Kingakati, pour fourbir les armes. Des orientations précises ont été données par rapport à cette rentrée parlementaire .
Félix Antoine Tshisekedi – le président de la République – a pour sa part reçu officiellement ce lundi le rapport des consultations du groupe des 13 personnalités signataires de l’appel du 11 juillet. Pendant deux mois, le groupe avait consulté la classe politique, à l’exception de la famille politique de Joseph Kabila – l’ancien président – sur la possibilité d’obtenir un consensus relatif aux réformes électorales et constitutionnelles à même de contribuer à la bonne tenue des élections prochaines en RDC. La famille politique de Joseph Kabila avait donc refusé de recevoir le groupe. Le Fcc ne veut donc pas cautionner à toute initiative des réformes dans un cadre extraparlementaire.
Au palais du peuple, les deux présidents de l’Assemblée nationale et du sénat ont échangé avec le premier ministre au palais du peuple.
Le chef du gouvernement a par la suite présidé une réunion technique , notamment avec les services de sécurité, afin d’arrêter des dispositions sécuritaires nécessaires pour permettre aux Parlementaires de travailler dans la quiétude.
A dire vrai, la session de septembre reste donc un rendez-vous politique de tous les enjeux. La coalition au pouvoir – en perte de vitesse et en déficit de cohésion – pourrait faire face non seulement aux réformes structurelles à réaliser, mais aussi à la pression populaire; alors que la demande de dissolution du parlement est sur toutes les lèvres.
Rédaction