Malgré les coups de poing répétés de son allié, le FCC ne semble pas perdre sa lucidité et prône encore le dialogue avec son allié de la coalition.
Et pourtant, sa réaction officielle était très attendue à l’issue de sa retraite politique de deux jours, organisée à Safari Beach, dans la commune de la Nsele. C’est une rencontre qui avait exclusivement réuni les présidents des regroupements politiques, groupes parlementaires et autres personnalités de la famille de Joseph Kabila. L’opinion devra encore patienter pendant quelques jours – sinon semaines – pour prendre connaissance des résolutions prises à l’issue de cette retraite politique.
Néanmoins, dans un communiqué signé par les participants et lu devant la presse par Néhémie Mwilagna – le coordonnateur de cette méga plateforme politique – le FCC a visiblement adopté un ton conciliant à l’endroit du Président de la République – son principal allié – dans le cadre de la coalition FCC-Cach. Malgré cette maniere apparemment conciliante, le FCC n’a pas été avare de menaces.
En effet, en parcourant les lignes du communiqué, l’on comprendrait sans nul doute que le FCC voudrait plutôt privilégier la voix du dialogue au sein de la coalition afin de trouver un terrain d’entente en rapport aux divergences qui l’oppose au Cach.
« (…) le FCC, détenteur de la majorité parlementaire qui est en coalition avec le CACH, famille politique du Chef de l’État porte à la connaissance de l’opinion publique que ce dernier n’a pas formellement fait part à son partenaire de ses intentions et sur l’initiative des consultations en cours, encore moins sur… réservé à l’accord de coalition qui les lie », lit-on dans le document.
Et de ce point de vue, estime le FCC « le cadre de concertation prévu par l’accord reste le seul mécanisme de discussion des divergences qui
opposeraient les deux parties. Le FCC qui a conclu l’Accord de coalition en âme et conscienice, fort de sa conviction que cela contribuerait à consolider la paix, la
stabilité et le développement du pays, face à l’incertitude liée à la toute première alternance pacifique du pouvoir, en cas de
cohabition, réitère sa disponibilité à poursuivre la mise en œuvre de ses efforts de gouvernance du pays dans le cadre de cet Accord, au regard de son accueil positif au sein de l’opinion nationale et
internationale en raison de sa pertinence », écrit-on.
Ainsi, tout en réitèrant sa position dénonçant la violation de la constitution en rapport à la prestation de serment de trois juges constitutionnels, le FCC prévient son partenaire contre une énième probable violation de la loi fondamentale.
« le FCC ne peut cautionner de ce fait aucune démarche tendant à la recomposition de la majorité parlementaire en pleine législature sur
fond de la corruption des élus d’un partenaire, antivaleurs au cœur d’une lutte convenue dans le cadre du programme commun de Gouvernement.
Bien plus, aux termes de la constitution et du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale, toute majorité est issue des élections, portée par des groupes parlementaires et groupes politiques qui
soutiennent l’action gouvernementale pour toute la législature et ne
peut être renouvelée qu’au cours d’une nouvelle élection générale et non du fait d’une création artificielle des acteurs politiques », renchérit -il.
Et ce n’est pas tout. Pour le FCC, « l’alternative à cette option reste celle, pour toutes les
parties prenantes, de se soumettre à la sanction du souverain
primaire, à travers des élections générales anticipées à tous les
niveaux ».
Par ailleurs , évoquant l’absence d’une crise persistante entre le gouvernement et l’Assemblée nationale et fort réconforté du contreseing de son premier ministre face à toute toute démarche visant la dissolution de la chambre basse, le Fcc appelle à cet effet les congolais à la cohésion et à ne pas suivre d’après lui, « tous ceux qui cherchent à les diviser et à défendre la constitution (…) ».
Qu’à cela ne tienne, le communiqué du FCC sanctionnant ses travaux de deux jours – à moins d’une stratégie cachée – paraît comme un signe de faiblesse face à son partenaire qui donne l’impression de s’écarter vraisemblablement de la logique de l’accord de coalition fcc-Cach.
Les prochains jours pourraient révéler la suite du scénario qui se passe actuellement entre les coalisés du pouvoir de Kinshasa.
Rédaction