Le Front Commun pour le Congo (Fcc) a clôturé sa retraite politique le dimanche 8 novembre 2020 à Kinshasa.
Cette rencontre de deux jours qui s’est déroulée à Safari beach dans la commune de la Nsele, a été sanctionnée par un communiqué lu par son coordonnateur Néhémie Mwilagna.
Un communiqué qui a été diversement commenté par les analystes politiques et les médias. D’aucuns ont étrangement relevé une certaine faiblesse affichée par le FCC en considérant rien que sa main tendue à son partenaire pour des discussions destinées à remédier au quiproquo du parcours de leur coalition.
Mais pour sa part, M. Jean Kattako Minga, juriste et analyste politique, estime que c’est une lecture « parcellaire » renforcée par le biais de confirmation.
En effet, dans une tribune parvenue à politiquerdc.net, ce lundi soir, Jean Kattako Minga semble plutôt banaliser le fait que selon lui, « l’esprit humain a tendance à valider les informations ou idées en accord avec ses propres convictions et à rejeter celles qui contrarient sa conviction ».
A l’en croire, le communiqué de Safari beach, sans les designer, le FCC se serait adressé aux parrains du deal Kabila-Tshisekedi. D’entrée de jeu, la plateforme de l’ancien président a tenu formellement à affirmer sa disponibilité à continuer le partenariat noué avec Cach. Et que cette bonne foi initialement affichée se serait liquéfiée à travers d’autres points pour laisser la place à un volcan de menaces à peine voilées.
« Nous avons relevé une litanie de mises en garde à travers les supposés actes de violation constitutionnelle ou légale perpétrés par le chef de l’Etat ou en préparation par celui-ci. Ce rappel est tout sauf anodin ou conciliant, car il ne faut pas être devin pour deviner le sort que pourrait réserver FCC à ces potentielles lésions constitutionnelles ou légales.
Et pour couronner le tout, le FCC ne fait pas mystère de sa pensée: toute manœuvre de nature à saper les prescrits de l’accord secret entre FCC et Cach se solderait par les élections générales à tous les niveaux », pense l’analyste. Et cela avant de souligner qu’il s’agit là « d’un message clair destiné à la fois au partenaire et aux parrains. Ça revient à dire: si Tshisekedi veut rester chef de l’État, il doit maintenir notre majorité parlementaire. Sinon, nous coulerons tous ».
Pour Jean Kattako Minga, « en brandissant cette menace, le FCC sait que la CENI – dans sa configuration actuelle – lui est acquise. La cour constitutionnelle, sans ou avec les juges récemment nommés mais contestés par le FCC, est problématique ».
D’où poursuit-il, si les élections générales devaient intervenir anticipativement, l’issue serait très incertaine pour les deux partenaires.
« Rivalisant d’initiatives, chaque partenaire a activé le levier diplomatique auprès des parrains du mariage. Aux USA, le pouvoir a changé de mains.
Tous ces éléments mis ensemble rendent l’équation congolaise complexe; à moins de relancer le deal, auquel cas les consultations n’auront servi à rien! », a-t-il conclu.
Quoiqu’il en soit, sauf si l’un de deux larrons bluffe, il y a risque de clash et le peuple souvent pris à témoin et au nom duquel chacun prétend hypocritement œuvrer pour sa cause, sera le plus grand perdant.
Rédaction