Alors candidat à la présidentielle de décembre 2020, l’actuel chef de l’Etat congolais, Félix Antoine Tshisekedi – interviewé par Top Congo – s’est engagé sans nuance à fermer tous les cachots de l’ANR au lendemain de son investiture.
Son souci était de promouvoir les droits de l’homme après plusieurs années de gestion autocratique, pendant lesquelles le pays était trop mal côté en matière des droits de l’homme, notamment à la suite de recurrentes arrestations et détentions extrajudiciaires des paisibles citoyens. Pour mille fois rien, les congolais étaient jetés dans les différents milieux carcéraux, particulièrement les redoutables cachots des services des renseignements, d’où les plus chanceux sortaient comme de loques humaines!-
Près de deux ans après son accession au pouvoir, la promesse du président de la République tarde à se matérialiser sur le terrain. Il ne se passe pas une semaine ou mieux une journée pour que l’on parle d’un cas de violation des droits de l’homme.
L’arrestation de la musicienne Tshala Muana – un exemple parmi tant d’autres – ce lundi 16 novembre 2020 est une parfaite illustration de la détérioration de la situation des droits de l’homme en RDC.
Mamu nationale, comme l’appellent affectueusement ses fans et Tshala Muana pour les autres mélomanes, a passé de nombreuses heures d’interrogatoire ce jour au siège de l’agence nationale des renseignements à Gombe. Elle a été cuisinée, selon le jargon du milieu. Arrêtée dans l’avant-midi de ce lundi, l’artiste musicienne devrait se justifier au sujet du titre de sa chanson dénommée : « Ingratitude » largement publiée dans les réseaux sociaux. Cadre du Pprd, mamu nationale – la Star de la musique congolaise – pourrait passer sa première nuit de détention dans les cachots de l’ANR. Le morceau de sa chanson évoque particulièrement la trahison qui caractérise certains acteurs politiques de la RDC. Elle a néanmoins pris soin de n’avoir pas indexé les gens, elle n’a cité le nom de personne. Cependant, les commentaires vont dans tous les sens.
Mais pourquoi l’ANR en lieu et place du parquet ? Pourquoi détenir une chanteuse uniquement pour un titre de chanson qui n’a précisé le nom ni indexé personne ?
Difficile d’expliquer cette situation dans un pays où ses dirigeants prônent l’état de droit.
En attendant, l’état de droit semble encore loin de se matérialiser en RDC.
Rédaction