Des divergences profondes sur la gouvernance du pays divisent toujours les coalisés au pouvoir.
Depuis un moment, la coalition FCC-CACH traverse la zone de turbulences de leur voyage et ce, dans la mesure où les deux parties ne partagent plus la même vision politique sur la marche du pays. Chaque groupe affute ses armes pour blesser l’autre et l’affaiblir, sinon l’anéantir.
Alors que le CACH – Cap pour le changement – de Félix Antoine Tshisekedi multiplie les manoeuvres en vue de parvenir au basculement du rapport des forces en sa faveur sur le plan institutionnel, fût- ce au prix du débauchage des élus du FCC et faire tomber le gouvernement en place; la famille politique de Joseph Kabila déclare à qui peut l’entendre son attachement au strict respect de la constitution et des lois de la République. Elle semble visiblement encore résister à toutes les tentatives de changement de sa majorité parlementaire.
Dans une déclaration rendue publique ce lundi 30 novembre 2020 au palais du peuple, les députés nationaux des partis et regroupements membres du Front Commun pour le Congo (FCC) ont réservé une réponse politique au camp opposé, le CACH.
A en croire leur déclaration, lue par le président du groupe parlementaire PPRD, Didier Manara, 305 élus nationaux du FCC ont donc renouvelé leur appartenance à la majorité parlementaire. Bien plus, ils ont réitéré leur indéfectible soutien à tous les membres du bureau de la chambre basse du parlement et particulièrement à la présidente de leur institution, Jeannine Mabunda.
« (…) il est inacceptable qu’en 2020 , la première femme élue à cette haute fonction soit régulièrement victime d’un harcèlement politique d’une extrême violence par des attaques sur sa personne et des remarques sexistes d’un autre âge », a -t-on déclaré.
Par ailleurs, ces députés du FCC ont condamné ce qu’ils ont qualifié des « manœuvres de bas étage vouées à l’échec de certains acteurs politiques bien identifiés pour tenter de changer la majorité parlementaire usant de corruption et de procédés fallacieux condamnables par nos lois récemment évoqués en plénière de notre institution (…) ».
Ainsi, pour eux, « vouloir acheter la conscience d’un élu légitime du peuple , c’est affaiblir la bonne gouvernance et la démocratie congolaise et biaiser la volonté du souverain primaire, seul détenteur du pouvoir au terme de l’article 5 de notre constitution ».
Estimant détenir toutes les preuves de corruption, le FCC se réserve donc le droit de traduire en justice le corrupteur et le corrompu de cette pratique.
En outre, ces députés du FCC ont rappelé à l’opinion publique les dispositions légales sur la représentativité des forces politiques au sein de l’Assemblée parlementaire.
« La majorité parlementaire est bien identifiée pour une législature, conformément à l’article 26 de notre règlement intérieur déclaré conforme à la constitution par la cour constitutionnelle (…) », ont-ils rappelé.
Cela, avant d’en appeler à tous les acteurs politiques d’oeuvrer pour la stabilité des institutions et la préservation du pacte républicain, en ne prenant pas des initiatives qui énervent la constitution. « Le respect de la constitution s’applique à tous sans exception », ont -ils martelé.
La déclaration de ce jour sonne clairement comme une réponse politique destinée au président de la République. Un message visant à le persuader de se désengager du schéma de débauchage. Mais cet appel ne peut trouver écho que pour autant que cette cohésion perdure. Car, de 350, le nombre d’élus du FCC commence progressivement à fondre. Serait – ce suffisant pour inquiéter le FCC? Difficile, mais pas impossible!
Félix Antoine Tshisekedi devrait encore créer un miracle politique pour grignoter au moins 56 députés sur les 305 qui ont réaffirmé leur appartenance au FCC, dans l’espoir de changer la tendance en obtenant au moins une majorité simple de 251 députés, dans l’hypothèse où tous les députés de l’opposition et les non-inscrits lui feraient allégeance . Une équation pas du tout facile à résoudre, du moins pour le moment.
Rédaction