Comme s’il venait d’hériter du siège – encore chauffant – laissé par Kabila, Kabund se prend prend pour la nouvelle autorité morale du FCC, en rassurant aux députés de cette plateforme, réunis autour de lui hier, de défendre leurs intérêts. Court-circuitant l’informateur (et même le formateur), il distribue déjà les postes de la nouvelle coalition en cours d’identification.
Et pourtant, l’idée de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de réunir les congolais et la classe politique dans une Union Sacrée avait suscité beaucoup d’espoir au sein de l’opinion. L’immaturité politique et l’amateurisme du président ad interim de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), *risque fort de refroidir tous ceux qui ont cru à la sincérité de cet appel pour un nouvel an.
Les manoeuvres de Kabund sont de nature à renforcer les gens de la mauvaise volonté caractérisant le pouvoir en place. Agit-il de manière isolée ou en service commandé?
En effet, lors de la dernière rencontre du 13 janvier réunissant les 3 leaders qui incarnent l’Union Sacrée, les discussions n’ont porté que sur la répartition des responsabilités au sein de l’Assemblée Nationale, mais Jean Marc Kabund -A- Kabund s’est empressé, comme un garçon de rue, à distiller « des fausses nouvelles » dans le but de jeter de en pâture l’honneur de Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba Gombo, les véritables socles de l’Union sacrée de la nation.
Et pour preuve, à travers des audios lui attribués lors de la réunion tenue avec une centaine de députés nationaux estampillés FCC ayant adhéré à l’Union sacrée, ce mardi 19 janvier 2021, Jean-Marc Kabund-A-Kabund aurait déclaré qu’il se serait opposé au président national du MLC et à celui de Ensemble pour la République au motif qu’ils auraient exigé du chef de l’État la primature et la présidence de l’Assemblée nationale au détriment des élus du Front commun pour le Congo dont il s’engage à défendre leurs intérêts. Et ce sont les mêmes que l’on a accusés de bloquer l’action du président de la République.
Ces propos ont révolté plus d’un congolais et suscité des réactions farouches contre l’éternel président ad interim de l’UDPS. Votre média en ligne a parcouru quelques-unes des réactions des internautes lesquels, de manière quasi unanime, s’en sont pris à Jean-Marc Kabund-A-Kabund.
Ainsi pour M. Éric Kotalime, la République Démocratique du Congo n’a pas de chance et il se demande si au sein du parti cher à feu Étienne Tshisekedi il n’y aurait pas des cadres universitaires pour confier sa gestion à un étudiant en deuxième graduat.
« Notre pays n’a pas de chance; comment peut-on confier la mission de gérer les professeurs et cadres d’université à un étudiant ? Il n’y a-t-il pas des cadres universitaires au sein de l’UDPS ? Je crois que Kabund doit être utilisé uniquement pour communiquer avec les parlementaires débout et non devant les élus du peuple »,a-t-il réagi sur son compte Facebook.
De son côté, le journaliste congolais Steve Wembi fustige le comportement accusateur des cadres de l’UDPS.
« Pourquoi c’est toujours eux qui accusent les autres ? Ils ont accusé à Genève suivi de Nairobi, ils ont accusé Vital Kamerhe. Deux ans après, ils accusent Kabila. Après une réconciliation, ils accusent encore Katumbi et Bemba.La politique en RDC. Vivement 2023 », s’interroge -t-il.
« La dépigmentation est un signe de complexe d’infériorité et d’inconscience, elle traduit une forme de rejet du soi.Ça se reflète sur le comportement de la personne, inconstance, menteur, exhibitionniste…
Exemple, complexé de ses origines du Kasaï, on se fait Katangais… », fait remarquer un congolais engagé sur sa page Twitter.
Pour Peter Tiani, journaliste et analyste politique, le discours de Jean Marc Kabund-A-Kabund hier, est un discours de va-t-en-guerre et relève tout simplement de l’immaturité politique.
« À un certain niveau, l’on ne peut se permettre un discours va-t-en-guerre. Celà relève de l’immaturité politique. Jean Marc Kabund vient d’enterrer définitivemt l’Union Sacrée donnant ainsi raison à Martin Fayulu qui alertait sur une seconde grossesse. L’orgueil précède la chute », a -t-il tweeté.
Que dire des congolais qui attendaient beaucoup de cette Union Sacrée pour entamer les réformes institutionnelles et électorales à même de mettre fin à la crise de légitimité politique qui gangrène la RDC?
L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social avec à sa tête des arrogants sera comptable.
Pour Jean K. Minga, « Nos amis de L’UDPS doivent réaliser qu’en répondant favorablement aux cris de détresse du chef de l’Etat, après son échec de gouvernance avec le FCC, les autres leaders ont mis en avant l’intérêt national pour la formation majorité alternative. Cet élan patriote n’érige pas le président à un potentat devant dicter sa volonté aux autres. Même aux temps forts de la dictature, le président Mobutu a reconnu que seul, il ne pouvait rien, mais avec l’appui de tout le peuple, il pouvait tout.
Ainsi donc, plus qu’hier, le président de la République a besoin aujourd’hui de ceux qui peuvent apporter une valeur ajoutée à son idée, mais pas à une armée d’applaudisseurs et flatteurs. Jean-Pierre Bemba et Moïse Katumbi ont déposé un cahier de charges pour l’occasion. Pourquoi les vilipender?
L’union sacrée en gestation requiert un consensus sur son contenu et l’approche du travail. Ne peuvent se mettre ensemble que ceux qui partagent les valeurs, principes, les objectifs.
Il faut que monsieur Kabund se concentre d’abord sur sa présence au cours, la lecture de ses notes et s’investir sur les travaux pratiques, à côté de l’intérim de la présidence de son parti; au lieu de s’aventurer sur les manoeuvres tendant à redresser la gouvernance du pays. Il n’y a pas de place aux néophytes dans les institutions du pays.
Alain St. Bwembia