La reprise des activités scolaires et académiques est enfin prévue pour le lundi 22 février sur l’ensemble du territoire national congolais, après quasiment deux mois de suspension à la suite de la deuxième vague de la pandémie de covid-19 en République démocratique du Congo.
Cette décision intervient après que les organisations tant nationales qu’internationales aient exigé la reprise des cours alors que toutes les autres activités fonctionnaient dans le pays. Le plus curieux est qu’elle intervient juste après la lettre des ambassadeurs accrédités en RDC, adressée au chef de l’État. Et subitement, on feint de s’apercevoir que les mesures prises ont porté leur fruit!
Pendant deux mois, les enfants sont restés à la maison sur décision du gouvernement de la RDC, aussi bien dans les provinces où sévit la deuxième vague de covid-19 que dans celles où il n’y avait même pas un cas de la maladie. Une décision incompréhensible dès lors qu’à la suite de la première vague, tous les gouvernements du monde ont résolu de fonctionner désormais avec cette pandémie et de ne prendre des mesures extrêmes qu’en cas de nécessité.
Pendant ce temps, les rassemblements politiques, les plénières dans les assemblées électives, les églises, les transports en commun, les marchés, les bars et autres commerces fonctionnaient normalement sur l’ensemble du territoire national dans la journée jusqu’à 21h00, heure prévue pour le couvre-feu. Au point qu’on se demandait si le virus mortel de covid-19 ne circule qu’à partir de 21h00 en RDC ou encore que sa cible privilégiée n’était que le domaine éducatif!
La décision de fermeture des écoles et universités était incohérente et en déphasage complet. Les dirigeants congolais ont eu tort de bloquer les activités scolaires et c’est regrettable de réaliser que sans la pression, notamment l’UNICEF et des ambassadeurs des USA, de l’union européenne, du Canada à exiger la reprise des activités scolaires, cette incompréhensible décision resterait d’application.
C’est dans cette logique que l’UNICEF (Organisation internationale pour l’enfance) a fait une déclaration le 14 janvier 2021 pour demander au gouvernement Congolais de réouvrir les écoles pour ne pas sacrifier l’avenir de la jeunesse.
« Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) fait face depuis quelques semaines à une recrudescente de l’épidémie de coronavirus, l’UNICEF appelle le Gouvernement à donner la priorité à la réouverture des écoles et à prendre toutes les mesures de prévention pour rendre les écoles aussi sûres que possible », notait l’UNICEF dans sa déclaration du 14 janvier.
Pour l’UNICEF, se fondant sur des études au niveau international, « les écoles ne constituent pas le principal moteur de la propagation de la pandémie, mais que leur fermeture menace directement le développement, la santé, la sécurité et le bien-être des enfants ».
Et d’ajouter, « si les enfants sont exposés à une deuxième longue période de fermeture des écoles, les effets se feront sentir pendant plusieurs générations ».
« Privés d’échanges quotidiens avec leurs pairs et d’occasions de se dépenser, ils voient leur condition physique et mentale se dégrader. Privés du filet de sécurité que leur offre souvent l’école, ils sont plus vulnérables aux abus ainsi qu’au mariage et au travail des enfants », soulignait cette organisation du système des Nations Unies pour laquelle « la fermeture des écoles doit uniquement constituer une mesure de dernier recours, après que toutes les autres possibilités ont été envisagées ».
Officiellement, les autorités justifient cette reprise d’activités scolaires et académiques de l’évolution positive de la pandémie.
Daniel Kpako