Lorsque la commission électorale nationale indépendante (CENI) par l’entremise de son président, Corneille Nangaa proclame urbi et orbi Felix Antoine Tshilombo Tshisekedi vainqueur de la présidentielle de 2018, cela provoque une onde de choc et moi je suis de ceux qui pensent que ce résultat ne reflétait pas la vérité des urnes. La France par la voie de son ministre des affaires étrangères pense la même chose, et la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) qui viendra aussi rajouter un bémol lorsqu’elle déclara détenir des preuves attestant que c’est bel et bien M. Fayulu Madidi qui vient en tête. Le candidat numéro 4 , selon la CENCO, aurait récolté environ 68% des suffrages exprimés. Ceci semble plausible, car Fayulu qui, quelques mois avant les élections, était un parfait inconnu pour la grande majorité de ses compatriotes se voit propulser au-devant de la scène grâce à l’appui considérable de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba Gombo, président national du MLC et véritable vainqueur des élections de 2006 et de Moïse Katumbi Chapwe, président de Ensemble pour la République. Ces deux personnalités ont une forte assise sur le plan national et ceci n’est pas à contester.
Jean-Pierre Bemba est un leader dont la dimension et la grandeur dépassent les frontières de son Équateur natal et du pays, la RDC. Beaucoup de congolais continuent à croire en son leadership…
Cet énième hold-up électoral de 2018, suscitera l’indignation, la colère et voire une révolte chez beaucoup de congolais, moi y compris. C’est pour cette raison que beaucoup d’entre nous avions décidé d’accompagner Lamuka dans son combat de la vérité des urnes, plus encore le combat de réformes institutionnelles pour permettre au pays d’avoir de solides bases afin de réellement décoller.
En RD Congo, la politique est dynamique (dindamique rires), entend- t-on souvent dire les politiciens congolais pour justifier leur volte-face. La situation actuelle du pays fait croire que les choses seraient en voie de changer positivement.
Deux années après , l’union FCC-CACH a volé en éclat, d’ailleurs pour le bonheur de beaucoup de congolais qui ont gardé des souvenirs amers des années Kabila. Ces mêmes congolais qui seraient prêts aujourd’hui à pardonner leur compatriote Fatshi de « ce petit égarement » que certains considèrent comme une stratégie consistant à entrer dans le noyau du système pour enfin l’anéantir. Une stratégie qui commence déjà à produire des fruits, wait and see comme disent les anglais, parmi lesquels l’Union Sacrée de la Nation dont la charpente est composée du trio Tshisekedi, Bemba et Katumbi, un détail important qu’il faudra toujours souligner.
Fayulu le malade qui s’ignore
Lorsque durant toute la campagne on a entendu des millions de gens fredonner « se ye eeeh, se ye eeeh biso toponi » , on est plus que ragaillardi et rassuré de sa victoire. Que pensait Fayulu en ces moments à la lumière de ces marées humaines qui accouraient pour le voir lors de ses déplacements? s’imaginait-il déjà président de la République Démocratique du Congo ? il se pourrait et personne ne lui en voudra ou lui reprochera de l’avoir fait, après c’est un être humain c’est normal de caresser des rêves. Hélas !
Les choses ne se sont pas passées comme Fayulu aurait voulu qu’elles soient, est-ce le destin ?
Très dure et déstabilisante comme épreuve, lorsqu’on a été à deux doigts du fauteuil présidentiel et que le voir filer entre les mains cela peut donner lieu à un trouble de stress post -traumatique. C’est que Fayulu a vécu au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle était un événement traumatique et traumatisant dont les symptômes sont plus observables au fur et à mesure que des jours passent. Martin Fayulu avait besoin d’une thérapie psychologique pour se remettre de ce choc. On a tendance à associer la santé mentale aux maladies mentales graves ( Schizophrénie, Personnalité bipolaire). C’est une aberration de penser ainsi car, être en bonne santé ne correspond pas à l’absence d’une maladie mentale, mais plutôt savoir établir un équilibre entre les divers aspects de la vie bonne. Malheureusement, personne dans son entourage ne lui vient en aide (d’ailleurs comme c’est le cas pour la plupart des autres leaders qui sont plus entourés de flatteurs et de personnes qui ne pensent qu’ à leur positionnement ). Fayulu devrait comprendre que le maintien d’une bonne santé mentale passe aussi par le choix de son réseau social, de l’entretien d’un climat positif et la diminution de stress.
Si jusque-là Fayulu avait bénéficié de circonstances atténuantes au motif qu’il souffrirait d’un TSPT, certains de ses agissements poussent à croire que le mal est profond et que l’urgence d’une thérapie psychologique s’impose dans son cas.
Les masques ont finalement fini par tomber lors de sa dernière sortie médiatique. Fayulu est un pervers narcissique et non pas victime du TSPT, telle est ma conclusion après avoir observé l’homme pendant près de 2 ans.
Qu’est – ce qu’un pervers narcissique ? c’est un individu qui a une image dévalorisante de lui-même et qui se valorise en rabaissant les autres. Cet individu est obsédé par le besoin exacerbé de se faire admirer et se donne l’apparence d’un être supérieur aux autres. C’est un individu qui maître dans l’art de manipulation et qui ne sent aucune culpabilité lorsqu’il blesse les autres.
Dans son communiqué diffusé dans les médias, on a pu reconnaître certains indices qui laissent à croire qu’on est face à une personne souffrant de troubles de personnalité narcissique.
Mais mieux encore durant ces deux années d’observation, j’ai pu déceler dans ses faits et gestes des évidences que Fayulu n’est ni moins ni plus qu’un pervers narcissique
Fayulu est un comédien qui se présente avec plusieurs visages
Le pervers narcissique est une personne qui, au début se présente d’une façon masquée, elle se montre séduisante, chaleureuse et sympathique, bref c’est un loup sous la peau d’agneau, mais qui par la suite dévoile son vrai visage.
Qui n’a pas été séduit par l’image d’un Fayulu, fervent chrétien ou grand et bon danseur c’est qui lui donnait un côté plutôt cool, bon vivant. Ceci était trop beau pour être vrai, et petit à petit le masque tombe: le gentil, sympa et à la limite parfait Fayulu ne peut plus se cacher. Ainsi, à la moindre contrariété ou contradiction, on découvre un Fayulu autoritaire et tyrannique.
Je constate que ceci s’est d’ailleurs empiré depuis que M.M Bemba et Katumbi ( ses ex maîtres) ont décidé de prêter main forte à Fatshi. Pire encore, Fayulu se livre à un travail de sape contre ses deux compagnons et faiseurs de Lamuka. Il ne ménage pas de ses efforts pour les dénigrer oubliant que c’est grâce à eux qu’il a quitté l’anonymat pour atteindre la notoriété dont il jouit désormais. Il brille par son attitude et comportement arrogant
J’ai fini par découvrir que Fayulu est une personnalité hautement toxique, il est tout simplement absorbé par des fantaisies de succès et de pouvoir et pense être spécial et unique. C’est un individu qui a un besoin excessif d’être admiré et qui pense que tout lui est dû. Je comprends que sa capacité de nuisance n’a d’égale que la persévérance dont il fait preuve pour sa quête continue de reconnaissance comme « le véritable président élu », que Fayulu manque d’empathie (capacité de ressentir les émotions de quelqu’un d’autre) vis-à-vis de ses millions de compatriotes parmi lesquels certains ont vu leur vie fauchée par un coup de balles ou de machettes ou encore d’autres bien que vivants se battent pour leur survie dans l’antichambre de l’enfer qu’est le Congo.
Un manipulateur et menteur animé de mauvaise foi
Comme tout bon pervers narcissique, Fayulu est flou dans sa communication et ses pensées, il est difficile de cerner ce que l’homme veut en réalité. Il est souvent en train de souffler le chaud et le froid. A titre illustratif, bien souvent je l’ai entendu dire que son combat ne se limite pas seulement à la vérité des urnes, mais bien au-delà de ça. Il se bat pour que des réformes institutionnelles soient opérées (il a raison sur ce point, la stabilité du Congo passe par la mise en place des institutions fortes qui seront animées par des hommes intègres), il s’est toujours dit favorable à un dialogue entre les acteurs de la vie politique. Si c’est vraiment ça que Fayulu voulait, il aurait pu saisir la balle au bond lorsque Fatshi a initié les consultations pour prouver à la face du monde qu’il est épris du Congo et qu’il était prêt à transcender son ego pour l’intérêt général comme l’a fait Bemba. Cependant, il a prouvé qu’il mentait comme un arracheur de dents qui est animé de mauvaise foi.
Tribune de Sektmet Kama(Une psychologue basée à Londres)