L’actualité politique en RDC est dominée par les rumeurs et les spéculations, pendant la longue attente de la publication de l’équipe gouvernementale, mais la controverse autour de la gestion financière de la Présidence de la République – comme service public – retient également l’attention de l’opinion.
Il est fait état de dépassement budgétaire. Et cette situation n’a pas laissé indifférent Hubert Kabasu Babu, écrivain, libre-penseur et Président du Think Tank « Agir New Congo » qui – à travers une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux – ne s’explique pas pourquoi ce service public de l’État semble échapper à tout contrôle.
« En 8 mois, la Présidence de la République a ingurgité toutes les allocations budgétaires de rémunération, soit 55 millions de dollars sur les crédits budgétaires annuels de 50 millions de dollars devant couvrir 12 mois. En 2019, cette transgression de la loi financière n’a connu aucune sanction. La Présidence de la République serait-t-elle immunisée contre le contrôle? », s’interroge -t-il.
Par ailleurs, rappelle Hubert Kabasu Babu, « les procès sur le détournement de 55 millions de dollars relatif au programme de 100 jours du Président de la République a révélé des dysfonctionnements gravissimes de ce service public ».
Mais, déplore-t-il, « aucune disposition corrective n’a jamais été implimenteé de manière transparente pour rassurer les citoyens que les forfaits de ce type seront évités à l’avenir, au niveau de l’institution directrice de l’Etat ».
Tout en recommandant une évaluation de tous les programmes présidentiels et minimiser les transgressions récurrentes de la loi financière, à défaut de les éviter, l’ancien gouverneur du Kasaï central en appelle à l’implication de l’autorité budgétaire.
« Le Parlement, autorité budgétaire et rempart de la bonne gouvernance, a l’obligation d’exiger un audit financier et managérial de la Présidence de la République, comme service public.
L’IGF, étant contrôlé par la Présidence de la République, ne peut être que juge et partie. La Cour des comptes serait donc plus indiquée pour rétablir l’orthodoxie financière de la Présidence de la République, comme service public de l’État, au même titre que les autres services publics qui sont actuellement soumis au contrôle de l’IGF », martèle Hubert Kabasu Babu.
Jean-Romance Mokolo