36 milliards de dollars à mobiliser pour les 3 dernières années du mandat de Félix Antoine Tshisekedi, tel est l’objectif que s’est assigné Sama Lukonde Jean-Michel à la tête du gouvernement dit des « Warriors ».
Pour une grande partie des Congolais, le nouveau Premier Ministre s’est assigné un objectif inaccessible au regard de la situation économique et politique mondiale marquée par la pandémie du coronavirus et à la crise spécifique du Congo, gangrenée par la corruption, le détournement de deniers publics et les coulages des recettes.
Le tableau clinique de l’économie et des finances de la RDC accorde-t-il la moindre chance de réussite aux Warriors de l’Union Sacrée?
Le Premier Ministre Congolais, Sama Lukonde, a laissé plus d’un congolais dans sa soif, car il n’a pu expliquer d’où viendront les 12 milliards par an pour atteindre 36 milliards au bout de 3 ans?
La République Démocratique du Congo – ce géant aux pieds d’argile situé au cœur de l’Afrique – souffre de plusieurs maux au point d’ériger et qui est anormal ailleurs en norme, car estampillé du sceau d’impunité dans ce pays. Les anti-valeurs ont fini par s’inscrire dans le subconscient de plus d’un congolais et particulièrement celui des dirigeants politiques. Il faut prendre un nouveau tournant vers la moralisation de la vie publique et politique.
Dans un élan de conscience collective, il faut arrêter de voler, d’escroquer, de braconner, de brader, car tout ceci se résume dans la guerre de l’Est du pays – vecteur de tous les obstacles au décollage économique de la RDC et de son développement – en plus de la corruption, de l’insouciance de la classe politique et l’impunité.
Face à tous ces maux, un seul mot peut tout régler : LA JUSTICE, alors une justice juste et équitable, opposable à tous. Face au défi d’atteindre 36 milliards de dollars de mobilisation budgétaire les 3 dernières années, le bon fonctionnement et l’indépendance du pouvoir judiciaire Congolais est un puissant levier apte à solutionner en grande partie le problème.
Si la Bible dit que la Justice élève une nation, moi j’ai la ferme conviction que La Justice et les lois de la république – appliquées rigoureusement -permettront à notre pays d’atteindre un budget au-delà des 36 milliards que Sama Lukonde s’est fixé.
Les dossiers de Luzolo Bambi
Tenez, le 20 juin 2018, lors de l’ouverture de la rencontre régionale Afrique de Transparency International qui s’est tenue à Kinshasa, Emmanuel Luzolo Bambi, alors conseiller du président Joseph Kabila chargé de la lutte contre la corruption et ancien ministre de la justice avait lâché : « Il est un secret de polichinelle d’affirmer que la corruption existe et qu’elle gangrène gravement les institutions. J’ai toujours engagé un débat sur le paradoxe congolais entre la taille de notre budget et le coulage des recettes. C’est-à-dire, nous avons un budget de 5 milliards de dollars et j’ai toujours affirmé haut que nous perdons chaque année au moins 15 milliards ».
Et d’ajouter, « lorsque vous sillonnez les 200 prisons à peu près que nous avons au pays, j’ai bien peur que vous ne trouviez 5 personnes condamnées pour corruption ou détournement des deniers publics sur les cinq mille détenus à peu près que nous avons. Donc, la quasi inexistence de sanctions en matière de corruption », avait-il déclaré.
La corruption et l’impunité étaient le mode de gestion du régime Kabila, le bradage des ressources minières et hydrocarbures du pays en dit long.
Les derniers aveux de Albert Yuma sur le saucissionnement des carrés miniers de la Gecamines devant le journaliste Alain Foka, montre à quel point le régime Kabila s’est foutu de la misère du peuple.
Ainsi, nous ne saurons être exhaustif dans cette gymnastique, mais là Justice congolaise, devrait exploiter utilement le rapport Luzolo Bambi, renforcé par le travail de l’Inspection Générale des Finances pour récupérer auprès de detourneurs les milliards volés.
Respecter la loi des finances publiques
Les institutions politiques en république démocratique du Congo, ne respectent pas la loi des finances publiques. Une loi est loi, et dans un pays qui se veut promouvoir l’État de Droit, le respect de la loi des finances est gage de la bonne gouvernance.
Les institutions politiques s’illustrent dans de dépassement budgétaire énorme, ce qui déséquilibre la répartition des richesses entre les différentes couches de la classe sociale du pays. Le Congo a besoin d’une bonne JUSTICE DISTRIBUTIVE ou redistribution équitable des ressources statales.
Il faut rationaliser et réduire le train de vie des institutions politiques. Réduire les avantages exorbitants de l’ancien président Joseph Kabila.
l’État devrait également vérifier les allégations sur certaines exonérations indues des entreprises appartenant à certains personnalités politiques.
Les mines minent le budget de l’État
Si la justice congolaise fouinait chaque contrat minier, chaque dossier et le redressement fiscal des entreprises minières ferait gagner à l’état Congolais plusieurs millions de dollars si pas milliards.
Les aveux récents d’Albert Yuma sont une preuve éloquente pour mettre en mouvement le pouvoir Judiciaire Congolais dans le but de prévenir et de lutter contre la corruption.
Par exemple, à quand l’audition de Dan Gertler qui est cité dans les scandales miniers ?
Jean-Jacques Rousseau disait: « l’impulsion du seul appétit est esclavage, et l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté.
36 milliards de dollars, c’est possible de le mobiliser. Avec beaucoup de volonté politique et de détermination, « l’impossible n’est pas Congolais » et le Premier Ministre pourra le démontrer dans les jours à venir.
Tribune de Dongo Yemo Mobutu