Invité de l’émission « Rendez-vous des Auditeurs » ce vendredi sur CCTV/RALIK, le Secrétaire national en charge de la formation et de la mobilisation du Mouvement de Liberation du Congo, Jean-Désiré Mbonzi Wa Mbonzi, a donné son point de vue sur certains sujets d’actualité politique en RDC.
Évoquant en premier lieu la gestion de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, le député provincial de Limete se dit profondément déçu de la façon dont l’organe délibérant de la capitale fonctionne.
« Je regrette de faire partie d’une telle législature. Au lieu d’acquérir une expérience politique supplémentaire, le parlement provincial nous abrutit. Il faut que nos partis politiques s’emploient à la formation des acteurs politiques plutôt que des militants politiques immatures qui changent de position au gré des intérêts. Moi, j’ai fait face – tout au long de ma carrière politique – à des nombreuses sollicitations, à des menaces de mort (jusqu’à l’exil); sans céder ni renier mon parti ou mes convictions. Et ce, grâce à mon éducation catholique », a dit ce grand communicateur du parti de l’ancien vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba Gombo.
Au sujet des obsèques de M. Honoré Ngbanda – ancien dignitaire du régime du Maréchal Mobutu – l’élu de Limete n’a pas caché son indignation face à l’attitude des autorités congolaises.
« Honoré Ngbanda est un aîné auprès duquel j’ai appris beaucoup de choses. J’étais tellement proche de lui au point que beaucoup de gens croyaient que j’étais de sa famille.
Concernant son décès, je suis très indigné de l’attitude des autorités congolaises. H.Ngbanda a rendu d’énormes services au pays, en dépit de la campagne de diabolisation et des reproches qu’on lui faisait sur sa gestion des services de l’État.
Et pourtant, Joseph Kabila circule librement, lui dont le régime a fait pire que les colonisateurs belges en matière de violations des droits de l’homme ».
Concernant le nouveau gouvernement, Jean-Désiré Mbonzi Wa Mbonzi invite les congolais à ne pas exagérément placer leurs attentes étant donné que Sama Lukonde et ses Warriors ont hérité d’une situation catastrophique et les défis à relever sont nombreux.
Ce vendredi 30 avril, c’est la journée nationale de l’Enseignement en RDC. Et à ce sujet, le Secrétaire national du MLC estime que les responsabilités sont partagées quant à la descente aux enfers du secteur de l’éducation en RDC.
« En Corée du Sud, les fonctionnaires les mieux payés, ce sont les enseignants. Les responsabilités sont partagées entre la société et l’État congolais. Ainsi par exemple, l’État n’est pas rigoureux dans les critères de création d’écoles, certains parents versent dans la corruption pour assurer la réussite de leurs enfants, les enseignants affichent un comportement léger et ne sont plus respectés par les élèves », pense-t-il.
La grande interview accordée au magazine Jeune Afrique par le Chairman du MLC, Jean-Pierre Bemba Gombo, a constitué le clou de l’intervention de J.D.Mbonzi Wa Mbonzi qui livre d’abord ses premières impressions.
« Après avoir lu de fond en comble cette interview, j’ai noté que Jean-Pierre Bemba aime et connaît le Congo, qu’il est un chrétien , car bien que le journaliste de Jeune Afrique l’a poussé à s’en prendre à ceux qui lui ont causé du tort, il n’est pas tombé dans ce piège.
Jean-Pierre Bemba aime vraiment son pays. Pour vous en convaincre : à 36 ans, il s’est offert en holocauste en allant en rébellion contre la dictature de Kabila alors qu’il pouvait rester avec sa femme et enfants dans la jouissance de sa fortune ;
En 2006, le Chairman du MLC avait accepté l’inacceptable – en sacrifiant sa victoire et son prestige – pour éviter la guerre et en 2021, il a tourné la page des élections chaotiques de 2018 pour empêcher l’embrasement de la case Congo.
Grosso modo, JP.Bemba a fait le choix de la paix et de la stabilité au lieu de continuer à réclamer la vérité des urnes », réagit-il.
Et face aux détracteurs qui critiquent le choix du leader du MLC, Jean-Désiré Mbonzi Wa Mbonzi pointe du doigt leur manque de réalisme.
« Je ne comprends pas certains compatriotes : Ils ont demandé la rupture de la coalition FCC-CACH. Et maintenant que le Président Félix Tshisekedi a accédé à cette exigence, on reproche à Jean-Pierre Bemba et les autres de s’associer au Chef de l’État pour déboulonner la Kabilie », s’est-il exprimé.
Enfin, le mobilisateur du Mouvement de Liberation du Congo est revenu sur la campagne de diabolisation dont le leader de son parti est victime depuis l’époque du gouvernement 1+4:
« JP.Bemba n’est pas celui que les médias occidentaux présentent comme un homme impulsif, violent. Il n’est pas ce qu’on dit qu’il est.
Depuis Sun City, certains milieux congolais, africains et occidentaux ont tout fait pour que ce digne fils du pays ne dirige pas la RDC; quand bien même il a énormément d’atouts et d’expérience pour conduire le bateau Congo à bon port », a-t-il conclu. Dans une interview accordée à jeune Afrique, l’ancien vice-président de la République s’était montré rassembleur, pragmatique et prudent dans ses réactions sur les différents sujets évoqués.
Jean-Romance Mokolo