Après ses brillantes études primaires et secondaires à Bumba, Rubbens Ekwaki a bénéficié d’une bourse pour continuer ses études à l’Université Catholique du Congo.
Bénéficiant également du soutien de ses amis, il a suivi un parcours régulier pour décrocher décrocher, après 5 ans, son diplôme de licence en économie et développement.
La question à se poser est de savoir que peut-on faire de ce précieux sésame qu’est le diplôme si la société, à cause de l’état physique du détenteur, le marginalise et l’écarte de toute voie d’insertion socioprofessionnelle? On crache sur le savoir d’un individu parce que physiquement, il ne rentre pas dans la norme!
En effet, les personnes vivant avec handicap se posent – jour et nuit – cette question. Elles sont punies à la fois par la nature et la société.
Au nombre de ces concitoyens victimes d’un traitement injuste, on peut épingler le cas de Rubens Ekwaki, licencié en économie et développement aux facultés Catholique du Congo, âgé de 33 ans. Malgré les preuves de son intelligence, le fait qu’il soit d’une mobilité réduite lui a fermé les portes d’accès à l’emploi. Et pourtant, il n’a jamais croisé ses bras zu terme de ses études. Il vainement parcouru les bureaux des entreprises tant publiques que privées à la recherche d’emploi, depuis des années.
Certes, certaines entreprises lui offrent la possibilité de déposer son dossier, mais la suite lui réservée n’est jamais satisfaisante. Parfois, on lui souffle en catimini ‘’ Mon frère, ne vous dérangez pas, les personnes comme vous ici, on n’embauche jamais’’.
Et l’intéressé de déclarer: «Je fais face à beaucoup des difficultés puisque dans notre société franchement, ce n’est pas facile. Non seulement il y a des barrières sociologiques, dans la mesure où les gens n’ont pas toujours un langage approprié par rapport à nous, les personnes handicapées, en plus des barrières sociologiques, sans oublier des barrières économiques (l’argent : Aller à l’école pour moi, ça n’a pas été comme les autres personnes», nous déclare ce jeune, assis sur son vélo à 3 pneus.
Rubbens Ekwaki évoque avec chagrin les vilains souvenirs dans le parcours de ses études universitaires. Et d’ailleurs, pendant cet entretien, malgré les efforts entrepris pour se retenir, il n’a pas réussi d’empêcher quelques larmes de s’échapper ses yeux.
Pendant ce temps, au parlement, la loi sur les peuples autochtones et les PVV traînent dans les tiroirs du Sénat devant encore faire une seconde lecture avant la promulgation par le Chef de l’État. Cette loi proposée par Madame Ève Bazaiba Masudi désormais Vice-Premier Ministre ministre de l’Environnement et du Développement Durable.
Pierre Lilembu