A travers un récent rapport intitulé « Ituri, terre de tous les crimes ou des opportunités ?, Bilan de trente glorieux espoirs de l’état de siège », dont politiquerdc.net s’est procuré une copie, l’organisation non-gouvernementale « Les Ambassadeurs de Bonne Volonté » (ABV-RDC), basée à Bunia, a fait une évaluation de la mise en œuvre de ce régime d’exception décrété par le Chef de l’État, notamment dans la province de l’ituri.
Dans ce document signé par son Président et initiateur, Sylvain Agenorwoth, l’ABV-RDC rappele d’abord que l’état de siège a été instauré en Ituri après près de vingt ans d’une gouvernance centrale non assez adaptée aux problemes majeurs des populations Ituriennes.
« Faute d’amour, du goût de vivre ensemble, d’avancer vers la même direction, les populations Ituriennes sont aujourd’hui dans une lutte inter et intracommunautaire très avancée démontrée par la mise en place des milices presque communautaires afin de s’auto défendre face à l’impuissance des institutions de l’État », écrit-il.
Selon l’observation faite sur terrain depuis la mise en place de l’état de siège en Ituri, Sylvain Agenorwoth a constaté que les autorités militaires n’auraient pas assez de moyens pour exécuter leur mission de pacification de l’Ituri très attendue par toute la population de cette province.
« Les Ambassadeurs de Bonne Volonté » ne se sont pas arrêtés au constat. Un certain nombre de recommandations ont été formulées pour la réussite de l’état de siège en Ituri.
« Après le premier renouvellement de l’état de siège, il est important:
- Que le Président de la République ait un regard non complaisant sur cette mission de l’état de siège et qu’elle ne soit pas considérée comme une occasion d’affaires par les autorités militaires dont la mission est d’imposer la paix ;
- Que le Gouvernement de la République dote l’administration militaire de tous les moyens nécessaires pour la réussite de l’état de siège ;
- Que le Parlement de la République suive très attentivement la mise en œuvre de l’état de siège afin qu’au moment opportun, tout renouvellement soit fait sur base de besoin réel ;
- Qu’en cas des preuves directes de violations des droits humains pendant la mission de l’état de siège, les organisations internationales (surtout l’ONU et la CPI) s’impliquent afin que la Rdc respecte ses engagements internationaux en la matière ;
- Que l’Union Africaine appuye la Rdc dans la sécurisation de toutes les provinces de l’Est du pays, et plus particulièrement l’ituri et le Nord-Kivu »,a-t-on mentionné dans ledit rapport.
En outre, dans cette même prise de position, Sylvain Agenorwoth et les « Ambassadeurs de Bonne Volonté » exhortent la population de l’ituri « d’entamer très rapidement le processus de réconciliation, de procéder à la mise en place des dialogues intercommunautaires libres à travers l’UNADI et d’abandonner définitivement les armes ».
Jean-Romance Mokolo