Karim Khan – avocat britannique – a officiellement succédé à la gambienne Fatou Bensouda au poste de procureur de la Cour Pénale internationale (CPI) que cette dernière a hérité de l’argentin Luis Moreno.
Il conviendra désormais de s’ habituer à son nom, car c’est lui qui aura la charge de l’un des quatre organes de la CPI, le bureau du procureur; à côté de la présidence, des chambres et le greffe.
Ainsi, il faudra retenir ce nom chaque fois que l’on vous évoquera les questions de justice internationale, précisément celles liées à la Cour Pénale Internationale.
Karim Khan est le 3ème procureur de la Cour Pénale Internationale qui entre en fonction à partir de ce mercredi 16 juin 2021 pour les 9 prochaines années, après les échecs encaissés par son prédécesseur Bensouda et les controverses suscités sur une justice sélective, tournée vers les pays africains de M. Luis Moreno O’campo.
L’avènement du britannique Karim Khan a fait réagir des Congolais.
Pour le député provincial du Mouvement de libération du Congo, Jean-Désiré Mbozi wa Mbonzi, après les échecs et la justice sélective organisés sous le bureau de Bensouda, le nouveau procureur a beaucoup de travail à réaliser notamment celui de réveiller la fibre de l’impartialité de la Cour et réserver le même traitement aux dossiers occidentaux.
« (…)nos attentes sont que la CPI soit humanisée du point de vue impartialité. Le nouveau venu est celui-là même qui a défendu avec brio une victime de l’oppression judiciaire internationale. Le voir niveler horizontalement la justice internationale, en réservant le même traitement aux dossiers occidentaux et africains », a déclaré Jean-Désiré Mbozi Wa Mbonzi.
La même réaction a été enregistrée du côté de l’ASADHO. Jean-Claude Katende, président de cette structure des droits de l’homme, s’attend à ce que l’avènement du britannique et ancien avocat de Jean-Pierre Bemba Gombo à la CPI, Karim Khan crédibilise le travail de la Cour Pénale Internationale et lui redonne sa dimension universelle en poursuivant des citoyens d’autres nations qui commettent des crimes relevant de sa compétence.
« (…)nous attendons que sa présence à ce poste prestigieux puisse contribuer à crédibiliser le travail de la CPI en traduisant en justice que les personnes contre lesquelles il aura des preuves sérieuses. Il doit aussi étendre l’action de son office aux ressortissants des autres nations qui commettent des crimes relevant de la compétence de la CPI. Il faut donner à la Cour Pénale Internationale sa dimension universelle, ce n’est pas une cour contre les africains », a-t-il réagi.
Karim Khan, le nouveau procureur de la CPI, a donc la lourde charge de réorganiser le bureau du procureur fort de 300 personnes qui le composent. Il est attendu également de lui une production conséquente des preuves d’inculpation. Élu par 72 de 123 pays qui composent la CPI, le nouveau procureur a bénéficié des votes de 33 pays africains membres de cette Cour.
Alain St. Bwembia