L’interminable et sombre feuilleton du Cadastre Minier multiplie les épisodes par la mauvaise foi politique de certains animateurs du régime de Kinshasa.
D’aucuns ont cru que la création de l’union sacrée allait mettre un terme aux différentes crises relevées dans les differentes structures de l’Etat, mais les faits démentent les pronostics et la dure réalité continue d’alimenter les médias, au point que les réactions frisent de partout.
Reportée à trois reprises – du jamais vu dans l’administration publique – la remise et reprise au cadastre minier traîne en longueur. Et le Premier Ministre Sama Lukonde serait devenu le grain de sable qui coince et bloque l’engrenage de tourner correctement après la décision courageuse de sa Ministre des mines, Mme Antoinette N’samba Kalambayi.
C’est ainsi que dans un mémo lui adressé cet
après-midi, des organisations féminines de la société civile dénoncent l’injustice et la discrimination auxquelles Mme Bashizi Lembo Chantal fait l’objet depuis plus de 29 mois. Ce collectif d’organisation composé des Femmes Solidaires FESO, du Réseau pour le Développement Intégral du Congo REDIC, de Hope Mama Africa HMA, de Oisillons Groupe-Le Monde par le Féminin, la DJFED (Dynamique de Jeune et Femme pour le Développement Durable, de la Dynamique des Jeunes Femmes Fortes DYJFF et le CONAFED; déplore l’intrusion illégale et très politiquement motivée du Premier Ministre dans le blocage actuellement observé pour la remise et reprise au Cadastre Minier.
« Après plusieurs manœuvres des dignitaires de l’ancien régime faisant obstruction à l’exécution des actes de Son Excellence Monsieur le Président de la République sur fond des calculs politiciens et dépourvus de patriotisme, c’est votre excellence qui s’illustre à ce jour par des instructions illégales dans un secteur aussi vital pour la nation congolaise et malheureusement à l’encontre d’une femme qui fait la fierté́ de l’Etat Congolais par son savoir-faire, en contradiction avec la vision du chef de l’Etat qui consisterait, sauf meilleure approche, à faire participer des femmes compétentes à la gestion de la chose publique », lit-on dans ce mémo.
Par ailleurs, ce même collectif d’organisations féminines a tenu à faire quelques observations au Premier Ministre Sama Lukonde qui, semble-t-il, s’est livré à privilégier, comme son prédécesseur, les intérêts de sa fatrie régionale que de faire respecter le droit et de surcroît le droit de la femme :
« Réunies dans diverses organisations féminines de la société́ civile, pour notre part, nous vous soumettons les observations suivantes :
- Au nom du principe de la continuité́ des services publics, vous êtes Co-signataire de ladite ordonnance et il parait contrasté que vous vous opposiez à son exécution sans raison de droit ;
- Publiée au Journal officiel, l’ordonnance présidentielle est exécutoire et toute obstruction à sa mise en œuvre est illégale;
- Les interdictions répétitives et inexpliquées violent le principe constitutionnel de l’égalité́ d’accès aux services publics et frisent la discrimination ».
Rappelons que nommée par Ordonnance présidentielle n°18/138 du 27 Décembre 2018, Madame Chantal BASHIZI LEMBO avait été́ nommée Directeur Général du CAMI et notifié 28 mois après par Antoinette N’samba Kalambayi par sa lettre n° CAB.MIN/MINES/ANSK/00460/01/2021 du 21 mai 2021, par laquelle elle a instruit aux deux responsables sortant et entrant de procéder à la remise et reprise. Cette dernière était initialement prévue le 31 mai 2021 avant d’être reportée au 17 juin, puis au 02 juillet, ensuite renvoyée au 17 juillet prochain, sur instruction de Jean-Michel Sama Lukonde. La transmission de ce mémo s’est faite dans le strict respect des gestes barrières contre la Covid-19.
Alain St. BWEMBIA