Les médecins avaient lancé un préavis de grève pour ce lundi 11 juillet 2021, mais celui-ci est en passe d’être désamorcé au terme des négociations de ce dimanche 11 juillet 2021 entre leur organisation syndicale et le gouvernement. Les deux camps se sont mis d’accord sur un certain nombre de points qui devront être mis en œuvre dès la semaine prochaine. Il s’agira en premier lieu d’instituer une commission paritaire réunissant les experts des ministères sectoriels et les délégués syndicaux dans le but d’examiner et lever des options définitives aux différentes revendications.
C’est une option des options qui ont été levées à l’issue des discussions de ce dimanche 11 juillet 2021 entre les délégués syndicaux et les membres du gouvernement de la République , notamment le Vice-premier ministre, ministre de la fonction publique, Jean-Pierre Lihau, le ministre d’État au budget, Aimé Boji et le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani.
Les trois membres du gouvernement ont longuement échangé avec les délégués syndicaux autour de l’engagement gouvernemental à répondre favorablement aux préoccupations des médecins des hôpitaux publics.
Jean-Pierre Lihau, Aimé Boji et Jean-Jacques Mbungani ont insisté sur la volonté du gouvernement d’apporter des solutions pérennes aux revendications légitimes des médecins. Cependant, les trois ministres ont appelé leurs interlocuteurs à comprendre que le moment de la grogne est mal choisi au regard du fléau (la pandémie) qui touche le pays. Déterminé à corriger les injustices relevées dans les différents secteurs, notamment celui de la santé, le gouvernement est résolument engagé en ce moment sur la guerre à l’est du pays et la pandémie de Covid-19.
Toutefois, tout en comprenant bien les difficultés de l’heure, les médecins estiment avoir été toujours victimes de leur bonne foi. Néanmoins, au terme des négociations de ce dimanche, le banc syndical a visiblement été convaincu de l’engagement du gouvernement en rapport à leurs revendications. D’où, promettent-ils de revenir vers les médecins afin de lever l’option finale.
« A l’expiration du préavis de grève lancé par les médecins des hôpitaux publics et sur instruction de son Excellence Monsieur le premier ministre, son excellence Monsieur le vice-premier ministre, ministre de la fonction publique a eu à présider une importante séance de travail avec le banc syndical des médecins à l’issue de laquelle, il a été décidé de mettre en place la commission qui va devoir examiner les revendications des médecins, en termes des solutions concrètes à trouver à court, moyen et long terme. Et en contrepartie bien sûr, le gouvernement de la République demande aux médecins des hôpitaux publics de reconsidérer la position d’aller en grève. Il va de soi, en tant que banc syndical, nous nous engageons à amener l’information auprès des médecins qui auront à décider de l’option finale à prendre », a déclaré le Dr Juvenal Muanda Nlenda, secrétaire général du Symeco.
Et d’ajouter, « sur le plan administratif, il a été décidé la mise en place d’une commission qui aura pour tâches, notamment d’actualiser le projet d’ordonnance présidentielle de promotion au grade de médecins résidents, chefs cliniques et généraux ainsi qu’une commission qui va devoir examiner la question relative à l’admission des médecins nouvelles unités sous statut…il faudra aussi voir la question des médecins qui sont matriculés, mais qui ne sont pas payés », a-t-il dit.
Par ailleurs, sur le plan pécuniaire, il est question, d’après le docteur Juvenal Muanda Nlenda, « que la commission qui est mise en place pour pouvoir préciser de manière concrète la réparer l’injustice existante par rapport aux termes de référence de la prime de risque professionnel. Il sera question de correction, mais aussi de réactivation des rubriques immunisées de la rémunération, notamment le transport et le logement devront être payés aux médecins ».
Sur la question de l’IPR, l’impôt sur le revenu professionnel, le gouvernement a décidé de supprimer le prélèvement opéré sur la prime de risque professionnel, à partir du mois d’août prochain.
« Vous comprenez que le préavis de grève à expiré depuis hier samedi 10 juillet 2021. Il est question pour les médecins de se réunir en urgence; nous sommes un dimanche, et nous espérons que les assemblées générales seront tenues et que nous pourrons à temps utile porter à l’attention de l’autorité , du gouvernement de la République, l’option qui sera levée par les médecins », a précisé le banc syndical, avant de renchérir que « les décisions sont prises et nous attendons qu’elles soient concrétisées. Effectivement, nous avons toujours insisté sur la nécessité du dialogue. Et nous insistons sur le dialogue social apaisé. Il ne faudrait toujours pas attendre qu’il y ait un préavis de grève pour entamer les négociations. Le dialogue productif s’installe mieux en temps de paix », a conclu Dr Juvenal Muanda Nlenda, secrétaire général du syndicat des médecins du Congo.
Il sied de noter que cette séance de haut niveau intervient 48heures après l’intervention du ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, Dr Jean-Jacques Mbungani qui avait exposé les différentes revendications des médecins lors de la 11e réunion du conseil des ministres.
D’après les échanges de ce jour, le gouvernement de la République entend apporter des solutions concrètes pour pallier, de façon générale, aux différents problèmes qui rongent le secteur de la santé. Ainsi, en attendant les ajustements nécessaires au budget 2022 , d’autres questions d’ordre administratif et de la mise en place d’un cadre de concertation permanant entre banc syndical et gouvernement seront donc résolues d’ici peu. D’ores et déjà, le secrétaire général à la santé va commencer à notifier les médecins qui ont été admis au statut des médecins à partir du mardi 13 juillet 2021.
Il convient de souligner tout de même la promptitude avec laquelle le gouvernement de la République s’est investie via les trois ministères concernés afin de désamorcer la grève qui pourrait être suspendue après la restitution des options levées aujourd’hui auprès des médecins. Rappelons que les préoccupations soulevées par les médecins des hôpitaux publics datent déjà de 20 ans.
Rédaction