Les députés nationaux membres de la Commission Environnement, Tourisme, Ressources naturelles et Développement durable (ETRDD) de l’Assemblée nationale a auditionné, le samedi 4 septembre 2021, dans la salle des Banquets du Palais du peuple, les réponses à leurs préoccupations formulées à l’attention de la Vice-Premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement durable en rapport avec la pollution des eaux des rivières Kasaï et Tshikapa.
Au terme de cette séance, Mme Ève Bazaiba Masudi en a fait le point à la presse : « L’eau commence à s’éclaircir doucement, mais cela n’exclut pas la présence des matières toxiques parce qu’il n’y a plus de poissons. Nous avons essayé avec la pêche et le constat est qu’il Il y a eu destruction totale de la biodiversité aquatique. Le problème qui se pose actuellement, c’est celui de la restauration de l’écosystème aquatique ».
Et la Vice-Premier Ève Angeli de poursuivre :
« La grande avancée dans ce dossier est que la société pollueuse a été identifiée et a reconnu le fait. Il s’agit de Catoca Mining. Et le gouvernement angolais est amplement informé de la situation. Ce qui constitue une étape importante dans le processus de réparation.
Cette catastrophe écologique a fait des victimes dont le nombre augmente. De 403 victimes au départ, la Division Provinciale de la Santé renseigne un total de 4.502 victimes dont 12 décès, sans oublier les éruptions cutanées et des cas de maladies génitales.
Pour sa part, Constantin Mbengele, Président de la Commission Environnement, s’est dit satisfait des réponses données par la Vice-Premier Ministre, Ministre de l’environnement et Développement Durable :
« Nous avons apprécié la connaissance de la Vice-ministre, qui a bien circonscrit le problème et a fournies des réponses appropriées. Le travail va se poursuivre au niveau des sous-commissions de façon à dégager des recommandations à adresser au gouvernement », a-t-il dit en substance.
Pour ce qui est du secteur des Mines, il y a beaucoup de problèmes qui se posent. C’est un secteur où il faut mettre de l’ordre. La gestion du fonds minier pour les générations futures, le cadastre minier où il règne un désordre indescriptible en termes d’obtention des titres de propriété qui ne sont pas mis en exploitation dont on ne se sert pas pour la mise en valeur. Il y a aussi cette question des tenants de titres qui ne déclarent pas la vraie production ainsi que les difficultés des instances publiques aux données réelles d’exploitation de différentes mines,… Autant de problèmes autour desquels la commission va poursuivre des travaux de sorte que les populations soient informées de ce que les exploitants produisent et à quoi elles peuvent s’attendre dans le cadre de la redevabilité sociale de ces exploitants.
Au regard de cette catastrophe écologique, il faut rappeler que la VPM Bazaiba devait répondre à deux préoccupations majeures, à savoir quel expert du ministère est descendu sur le terrain ? ; les preuves ne risquent-elles pas de disparaître vu la lenteur et le retard de la réponse face à cette catastrophe ?
En réponse à ce questionnement, Eve Bazaiba a fait savoir que le Coordonnateur provincial de son ministère a sonné l’alerte, quelques jours après le constat de pollution des eaux de ces deux rivières, à travers sa lettre n°031/EDD/CP/PLK/KSAI/2021 du 10 août 2021.
La communauté a été alerté par la décoloration des eaux, la mort des poissons, hippopotames et autres mammifères. La société auteur de cette pollution s’appelle Catoca Mining et le pays d’où est partie cette pollution est connu, c’est la République d’Angola.
Rédaction