Au nombre de personnalités ayant activement pris part à la célébration du dixième anniversaire de l’association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), le weekend dernier à Kinshasa, figurait le Professeur Jacques Djoli Eseng’Ekeli. Intervenant comme membre du Comité scientifique de cette organisation de défense des droits humains, Jacques Djoli a rappelé, dans un premier temps, son implication dans la promotion des droits de l’Homme en République Démocratique du Congo. Et ce, depuis l’époque où il oeuvrait dans le service de sécurité sous le régime du Maréchal Mobutu.
« Je ne ferai donc pas un témoignage mais un hommage à Me Georges Kapiamba et à l’ACAJ. Un hommage pour le combat engagé au respect des droits humains, lutte que nous avons personnellement soutenue. D’abord au sein de l’Asadho, mais avant l’Asadho, il y avait la Ligue des Droits de l’homme dirigée par Monsieur Buana Kabwe qui avait été inspiré pour cette idée que nous avons trouvée assez révolutionnaire. C’est en ce moment là que l’État fonctionne essentiellement comme une société politique mais aussi comme société civile.
Et c’est dans la société civile que les racines de construction d’un État de droit s’enracinent. Nous avons donc connu Buana Kabwe, Guillaume Ngefa, mais il y avait aussi Floribert Chebeya de la Voix des Sans Voix, qui prenait le courage de venir dans les services de renseignements militaires et civils, où je travaillais, pour défendre les droits de l’homme. Et c’était quelque chose d’assez extraordinaire. Et grâce au Général Likulia, qui a fait comprendre aux agents qu’il fallait collaborer avec cette personne, parce que nous pourrions nous tous un jour être victimes de violation des droits de l’Homme.
Floribert Chebeya, Jean-Claude Katende et tous les défenseurs des droits de l’Homme anonymes venaient nous solliciter », s’est-il exprimé.
Et par ailleurs, le professeur de droit constitutionnel explique pourquoi il a soutenu le combat de ACAJ pour les droits de l’Homme.
« Nous rendons hommage mais surtout apportons un soutien à Me Georges Kapiamba, parce que ce combat de l’ACAJ, c’est un combat civilisationnel. C’est un combat pour construire d’abord un État, c’est un combat pour construire un État de droit, un État sur le droit. Et aujourd’hui, c’est un combat pour construire un État des droits de l’homme. Et c’est vers là que nous devons tendre. Il faut comprendre que la mission de tout État vise la promotion, le développement de l’homme. Il ne faut pas que nous ayons une vision d’un État répressif. La mission de l’État, c’est de protéger les droits de l’Homme. Et je crois que toutes les autres missions (infrastructures, missions régaliennes) tournent autour de la transversalité de cette mission.
Grosso modo, l’État a pour mission de protéger les droits de l’Homme. Même la constitution, qui est notre matière, c’est un pacte entre les gouvernants et les gouvernés pour protéger les gouvernés. Quand vous lisez la constitution congolaise, vous verrez que plus de 60 articles sur 229 visent les droits de l’homme.
Donc, c’est cet État nouveau qui va sortir du formalisme, du despotisme pour être un outil de l’épanouissement des droits de l’homme. Donc, nous devons tous accompagner Georges Kapiamba. C’est pourquoi nous venons toujours lorsqu’il nous appelle – le jour ou la nuit – pour réfléchir sur les questions des droits de l’Homme. Parce que ce n’est pas un combat que Me Georges Kapiamba peut mener seul. C’est un combat collectif, celui de toute la nation. L’Etat, c’est un État des droits de l’homme. L’Etat a été créé comme une personne morale, souveraine, protectrice des droits de l’homme », a martelé Jacques Djoli Eseng’Ekeli.
JR.Mokolo