La répression policière de la dernière marche organisée dans la capitale par la Coalition Lamuka, incarnée par Martin Fayulu et Adolphe Muzito, continue de susciter l’indignation de plusieurs acteurs, tant politiques que sociaux. La brutalité utilisée contre les manifestants pacifiques ce jeudi 15 septembre rappelle le sinistre régime de Kabila, en dépit des slogans d’état de droit souvent claironnés par les proches du pouvoir.
Ainsi, le député provincial de l’Union Sacrée pour la Nation, Mike Mukebayi Nkoso, est monté au créneau pour fustiger la politique de deux poids deux mesures du Gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila. Ces propos ont été tenus lors de son intervention de ce vendredi, 17 septembre 2021, au cours de l’émission « Rendez-vous des Auditeurs » sur les antennes de CCTV-RALIK.
« Le pouvoir ne doit pas tomber dans le piège de l’opposition. Nous avions tous été dans l’opposition et nous savons comment les opposants se comportent. Les opposants sont des provocateurs. Ils vous égratignent un peu et lorsque vous allez les frapper, ils vont crier sur tous les toits qu’on a frappé un opposant. Martin Fayulu est un opposant, qu’on le laisse organiser sans entraves sa manifestation. C’est ce que moi je demande aux autorités compétentes. Et nous nous sommes battus pour l’état de droit. Et le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, se bat aujourd’hui pour l’état de droit.
Et si quelqu’un veut marcher, qu’on le laisse marcher. Il ne faut pas agir comme le Gouverneur Gentiny Ngobila qui a interdit la marche de Lamuka sous prétexte de Covid-19, alors qu’on a vu le Président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso, organiser un meeting au camp Luka devant une multitude de militants. Il en est de même de l’artiste musicien Dadju, qui a livré un concert devant plein de mélomanes ».
Avec son franc-parler habituel et sans langue de bois, l’élu de Lingwala a également fustigé les violences policières contre les manifestants et les journalistes venus couvrir cette manifestation.
« J’ai été indigné par les agissements de la police chargée de la répression de la marche de Lamuka. Les policiers ont malmené un journaliste, en l’occurrence Patient Ligodi, le traînant à terre et le brutalisant, comme s’ils avaient à faire à un homme armé. Quelqu’un qui vient participer à une manifestation ou couvrir une manifestation n’est pas un ennemi de la République. J’interpelle ici le Général Sylvano Kasongo, Chef de la Police de Kinshasa: Même si l’on doit interpeller quelqu’un, il faut le faire dans le respect de la dignité humaine, mais pas le mettre sous les sièges du pick-up de la Police comme un animal qu’on amène à l’abattoir.
Qu’on ne tombe pas dans le piège de Fayulu qui, avec ses actes de provocation, cherche à présenter le régime Tshisekedi comme violateur des droits et libertés des citoyens », s’est-il indigné.
C’est également avec la même fermeté que Mike Mukebayi a dénoncé les propos injurieux de Martin Fayulu à l’égard des policiers.
« Je demande à Martin Fayulu de faire amende honorable et de s’excuser pour ses propos indignes tenus contre la police, lui qui prétend diriger un jour le pays. Même si vous êtes contre Felix Tshisekedi et son régime, pourquoi insulter la Police? », s’est-t-il exprimé, sans faire mention des propos en question.
Et en outre, Mike Mukebayi dit avoir noté la faible mobilisation lors de cette marche de Lamuka.
« Donc, Martin Fayulu n’est pas aussi populaire dans la capitale, comme il le prétend. Martin Fayulu a encore du chemin à faire en tant qu’un des leaders de l’opposition, lui qui se réclame de l’école de Étienne Tshisekedi Wa Mulumba, d’heureuse mémoire ».
Ceci dit, il convient de noter que sans l’impressionnant dispositif policier déployé tôt le matin, on ne peut tirer la moindre conclusion sur le niveau de mobilisation. Quoiqu’il en soit, on a vu les gens manifester dans plusieurs coins de la capitale, mais aussi dans les grandes villes du pays, comme à Kananga.
JR.Mokolo