Dans sa dernière correspondance adressée au chef de l’État en date du 18 octobre 2021 dont une copie est parvenue à votre média, le Président de Ensemble pour la République, Moïse Katumbi Chapwe n’est pas allé par le dos de la cuillère.
Sans langue de bois ni fausse modestie, il a d’entrée de jeu rappelé les raisons pour lesquelles il avait répondu favorablement à l’appel du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo de rejoindre l’Union Sacrée, aux termes des consultations menées par ce dernier auprès des forces politiques et sociales, dès dissolution de la Coalition FCC-CACH, en 2020.
« En qualité d’opposition républicaine attachée au respect des valeurs de la République, à la constitution et aux lois de notre pays, nous avons accepté de répondre à votre invitation et nous vous avons transmis notre cahier des charges qui représente l’ensemble de nos propositions visant au redressement du pays », a-t-il indiqué.
Le Chairman de Ensemble pour La République a également rappelé les propositions faites par son parti au sujet du processus électoral.
« Dans le souci d’éviter au pays un nouveau chaos électoral, nous avions proposé un arsenal de dispositions visant à crédibiliser la CENI en mettant l’accent sur la désignation du président de la CENI par consensus sur les candidats proposés par les confessions religieuses », lit-on dans la correspondance.
Et concernant l’entérinement controversée de Denis Kadima et d’autres animateurs de la Commission Electorale Nationale Indépendante par l’Assemblée nationale, Moïse Katumbi Chapwe prie le Chef de l’État d’appliquer la jurisprudence Ronsard Malonda, en n’investissant pas cette nouvelle équipe de la Ceni.
« (…)Vous me donnez aujourd’hui l’occasion de vous demander de rejeter purement et simplement, la liste entérinée par l’Assemblée Nationale. Cautionner les irrégularités qui ont émaillé le processus d’entérinement des membres de la CENI conduira véritablement le pays vers un nouveau cycle de désordres », a-t-il averti.
Et de poursuivre : « Hier, vous aviez rejeté une première fois et à juste titre une première liste non consensuelle. Nul ne peut envisager un seul instant qu’aujourd’hui, vous puissiez avaliser le travail partisan d’une commission paritaire contestée au risque de jeter sur la CENI un tel voile de suspicion qu’il lui sera impossible d’accomplir sa mission d’organiser, en toute indépendance, neutralité et impartialité des scrutins démocratiques, transparents et inclusifs. Là où l’assemblée nationale a échoué, il vous revient de forger cet indispensable consensus, seule voie à même de garantir un cycle électoral apaisé », a-t-il conseillé.
Tout en assurant que son parti n’est pas à la recherche des postes mais œuvre pour la préservation des valeurs de la République, comme le consensus, Moïse Katumbi Chapwe exhorte Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à faire cesser la reproduction au sein de la mouvance présidentielle des pratiques antidémocratiques et autres antivaleurs de l’époque Kabila.
« Nous vous demandons également d’imposer aux responsables de l’Union Sacrée le respect de textes afin de ne pas y laisser prospérer les anti-valeurs, notamment la corruption, le débauchage, l’achat des consciences, contre lesquelles vous avez engagé une lutte sans merci », a conclu le Président national de Ensemble pour la République.
Ainsi qu’on peut le constater, le Chairman de Ensemble pour la République n’a fait que dire tout haut ce que certains leaders au sein de l’Union Sacrée disent tout bas. Pas mal d’analystes ne cessent d’alerter sur la résurgence des antivaleurs jadis décriées par les tenants du pouvoir actuel, lorsqu’ils étaient dans l’opposition contre le régime Kabila. Un véritable « Kabilisme sans Kabila », fustigent-ils.
JR.Mokolo