Malgré la fronde incarnée notamment par les deux traditionnelles et plus grandes églises – catholique et protestante – Denis Kadima et les autres membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante ont été investis par ordonnance présidentielle, le vendredi 22 octobre 2021. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a donc fait cette fois-ci, contrairement à ce qu’il a entrepris après l’entérinement de Malonda, le choix de conforter la position de l’Assemblée nationale qui avait une semaine plutôt entériné douze des quinze membres que compte la Centrale électorale de la Rdc.
Pourquoi alors le Chef de l’État a investi l’équipe chapeautée par Denis Kadima alors qu’il avait refusé de confirmer en 2020 Ronsard Malonda, entériné pourtant dans les conditions identiques de fond de contestation ?
Pour Félix Tshisekedi, les deux cas de figure ne sont pas comparables.
« Il vous souviendra qu’en 2020, devant la nation, je m’étais opposé à l’investiture du candidat Président de la CENI désigné, entre autres pour des raisons ci-après :
- La question de l’entérinement des membres de la Ceni n’était pas inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée nationale ;
- Un seul PV désignant le Président de la Ceni, du reste sans soubassement, m’avait été transmis pour promulgation, alors que le bureau de la Ceni devait compter 13 membres ;
- Le Président et le Vice-président de la plateforme Confessions religieuses n’avaient pas sanctionné le PV de désignation par leurs signatures et 2 des représentants de 6 confessions religieuses, supposés avoir soutenu le candidat Président désigné en 2020, ont été désavoués par leur hiérarchie, entachant ainsi d’irrégularité ce processus de désignation », a-t-il expliqué.
Et Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo d’expliquer les raisons qui l’ont poussé à signer l’ordonnance d’investiture de Denis Kadima et des autres membres de la Ceni.
« Aujourd’hui, je me réjouis donc que le processus de désignation des membres du bureau de la Ceni de 2021 se soit déroulé de manière régulière. Car, en ce qui concerne particulièrement la désignation du Président de la Ceni, malgré le manque de consensus, une majorité claire s’est dégagée au profit d’un candidat et ce, conformément au prescrit de la charte de la plateforme de Confessions religieuses.
De plus, non seulement l’entérinement des membres du bureau de la CENI a été régulièrement inscrite à l’ordre du jour de la plénière de l’Assemblée nationale mais aussi, 12 PV sur 15 attendus ont bien été reçus, examinés par la Chambre basse.
Ceci permettant ainsi au bureau d’atteindre le quorum requis pour pouvoir siéger valablement. Ce qui n’était pas le cas en 2020″.
Et Félix Tshisekedi, par la même occasion, de féliciter le Speaker de la Chambre basse du Parlement pour le dénouement heureux de ce processus de désignation des nouveaux animateurs de la CENI.
« C’est ici l’occasion de féliciter le Président de l’Assemblée Nationale pour avoir donné plusieurs occasions aux confessions religieuses, membres de la plateforme, de se retrouver afin de dégager un compromis à défaut d’un consensus ».
Et le Président de la République n’a pas manqué de lancer indirectement un appel aux contestataires du processus de désignation de Denis Kadima et compagnies.
« Notre pays a résolument opté pour la démocratie compétitive. Celle-ci a ses règles qui veulent que l’on ait des gagnants et des perdants. Nous ne pouvons pas, après avoir choisi la compétition et les règles y afférentes, nous en soustraire.
Nos divergences, loin d’être des faiblesses, sont plutôt l’illustration de notre vitalité démocratique », a-t-il rassuré.
Par ailleurs, tout en espérant que l’opposition va designer dans les prochains jours ses trois délégués pour cette nouvelle équipe de la CENI, Félix Tshisekedi a sollicité l’accompagnement des organisations nationales et internationales pour l’organisation des élections dignes de ce nom en 2023.
« J’invite d’ores et déjà les organisations nationales et la communauté internationale – à travers ses missions d’observation – de nous accompagner afin de garantir la tenue d’élections crédibles en 2023.
Pour ma part, je compte designer rapidement auprès de moi un responsable du suivi du bon déroulement du processus électoral ».
Au regard du forcing qui a caractérisé le processus de mise en place de cette nouvelle équipe de la Centrale électorale, les analystes attendent de voir l’organisation en RDC des élections véritablement crédibles, démocratiques et transparentes, comme l’a recommandé le Chef de l’État et comme l’a promis le nouveau patron de la Ceni.
JR.Mokolo