Après une longue période de silence, l’activiste pro-démocratie congolais et porte-parole du Comité Laïc de Coordination (CLC), Me Hervé Diakiese, a de nouveau donné de la voix pour s’exprimer sur les questions brûlantes de l’actualité socio-politique de la Rdc. C’était le lundi, 09 novembre 2021 à travers le magazine d’information « Kiosque » diffusé sur les antennes de CCTV-RALiK.
Dans un premier temps, Me Hervé Diakiese a exprimé sa préoccupation sur l’évolution de la situation sociopolitique en République Démocratique du Congo.
« Nous commençons à prendre un virage dangereux. La situation sociale inquiète énormément. La désespérance est en train de s’accroître en Rdc. Mais j’ai l’impression que les hommes politiques ont repris avec leur jeu malicieux de querelles permanentes, des discussions sur les mots alors même que la misère sociale et l’insécurité prennent de plus en plus de l’ampleur. », a-t-il déploré.
Et Me Hervé Diakiese se dit également préoccupé par la reproduction des pratiques et méthodes jadis décriées par le régime issu de l’alternance.
« Le problème, ce n’est ni Mobutu, ni Kabila ou Tshisekedi. Le problème, c’est le Congo et le système que nous mettons en place.
Si c’est le même système du passé qui est mis en place, nous devons nous y opposer, pas parce qu’on aime pas la personne qui est au pouvoir, mais parce que nous en connaissons les conséquences.
Et le schéma Dénis Kadima qui va aujourd’hui pousser les congolais dans la rue le 13 novembre 2021, c’est exactement la répétition du même scénario mais cette fois-ci au bénéfice d’un autre groupe.
Comment peut-on répéter les mêmes erreurs et espérer avoir les résultats différents ? », s’est-il interrogé.
Porte-parole du Comité Laïc de Coordination, Me Hervé Diakiese explique les raisons pour lesquelles son organisation s’est impliquée dans l’organisation de la marche contre la politisation de la CENI initiée par les laïcs catholiques et protestants.
« Nous, le CLC, nous sommes dépositaires du sacrifice des martyrs de l’alternance: ceux qui ont été fauchés sur les parvis des églises, ceux qui ont été mutilés, ceux qui ont perdu la vie ou les membres de leurs familles, en répondant à l’appel du CLC. Ces compatriotes ne cherchaient pas à devenir ministres ou députés, ils voulaient juste que les élections aient un sens, que leurs voix comptent, que ce soit ceux qui sont réellement issus des urnes qui siègent dans les institutions de la République.
Nous sommes les dépositaires de ce combat que nous considérons, quelque soit le régime ou les individus au pouvoir, comme un pacte moral qui lie le CLC au peuple congolais qui en a payé le prix du sang »
Et Me Hervé Diakiese n’a pas manqué de recadrer ceux qui accusent le CLC d’avoir pactisé avec le camp kabiliste, responsable de la répression des manifestations publiques qu’il avait jadis organisées.
« On nous accuse de nous afficher avec le FCC qui a un lourd passif. Il faut faire la part des choses. Comme toujours, le CLC répond à l’appel des pères de l’église, en appui aux laïcs catholiques et protestants et non à l’appel des partis politiques. Nous ne venons pas faire un pacte avec un groupe politique donné.
Et lorsque le CLC mène une activité, organise des marches, les politiques viennent en tant qu’individus. Nous n’avons pas le droit, ni moral ni mental, d’interdire à un citoyen congolais, quel qu’il soit, de venir s’aligner avec nous dans une marche.
De la même manière, quand une maison brûle, on ne regarde pas si le seau pour éteindre l’incendie vient de la maison du féticheur ou pas », a précisé le porte-parole du comité Laïc de Coordination.
Et Me Hervé Diakiese a également recadré les détracteurs du CLC qui l’accusent de travailler contre le régime de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
« Les membres du Comité Laïc de Coordination ne sont pas des opposants au Chef de l’État, nous sommes des citoyens qui demandons à l’État de fonctionner au service des citoyens. S’il fait quelque chose de bien, nous acceptons et s’il ne fait pas quelque chose de bien, nous nous opposons.
Donc, si nous sommes en désaccord sur la question liée à la désignation de Denis Kadima, c’est tout simplement parce c’est un processus aussi biaisé que celui qui avait conduit au choix de Ronsard Malonda. C’est à cause de ça que nous nous associons à toutes forces sociales et politiques pour l’organisation des manifestations publiques pacifiques.
L’idée, ce n’est pas d’avoir les gens dans la rue mais c’est de voir comment le pouvoir peut améliorer son fonctionnement dans l’intérêt de tous et non dans l’intérêt politicien d’un groupe qui pourrait chercher à garder le pouvoir à tout prix et même au mépris du sacrifice qui nous était tous commun.
Et lors des consultations qu’il avait menées avant la mise en place de l’Union Sacrée pour la Nation, nous avions rappelé au Chef de l’État qu’il était le fruit du combat mené dans la rue par les forces du changement, à l’initiative du CLC », a-t-il indiqué.
JR.Mokolo