Initialement prévue pour le samedi 06 novembre dernier, la marche des Forces Sociales et politiques acquises au changement a été décalée d’une semaine. À l’appel des Mouvements laïcs catholiques et protestants, cette manifestation a connu la participation des membres de nombreuses organisations politiques comme celle du tandem Fayulu-Muzitu ou encore celle des caciques du FCC de Joseph Kabila, sans oublier les activistes de certains mouvements citoyens, mais également quelques jeunes de Ensemble pour le changement de Moïse Katumbi.
Martin Fayulu, Adolphe Muzito et Joseph Kabila étaient physiquement absents de la marche, mais leurs lieutenants tels que Néhémie Mwilanya, Bruno Tshibala, Reymond Tshibanda, Aubin Minaku, Emmanuel Ramazani Shadari, Jean-Pierre Lisanga Bonganga ont marché sous la fine pluie à travers quelques artères de Kinshasa.
Les manifestants sont partis des trois points de départ (Lemba-Terminus, Place Sakombi à Ma Campagne et Marché Selembao) jusqu’au stade Tata Raphaël, le point de chute de la manifestation.
En dépit de quelques dérapages mineurs et des tiraillements entre la police et quelques manifestants qui tentaient de gagner le palais du peuple, tous les observateurs sont unanimes pour reconnaître le bon déroulement de la manifestation dont la revendication consistait à obtenir la dépolitisation de la Commission Electorale Nationale Indépendante.
« C’est une journée de solidarité avec la population qui souffre et à qui on arrache même le peu de revenu qu’elle a, à travers le RAM. Nos enfants n’étudient plus et on a tué l’école. Et ensuite, même les droits démocratiques comme les droits aux élections libres, démocratiques et transparentes sont compromis aujourd’hui par une CENI qu’on veut aux ordres, sinon dans la poche du pouvoir. Donc aujourd’hui, c’est le peuple qui a dit non à toutes ces politiques-là, menées par le pouvoir en place. Et la question est d’amener ce dernier à entendre la voix du peuple, sinon à tirer toutes les conséquences, parce que cette marche est la démonstration du refus du peuple contre tout ce que le pouvoir mène comme politique publique. Tout est orienté contre les intérêts du peuple », a déclaré le député Néhémie Mwilanya du FCC.
« Cette marche vient de démontrer la grande capacité de mobilisation des forces de l’opposition. Il faudrait que nos partenaires en face se résolvent à comprendre qu’il faut nécessairement un consensus, parce que sans consensus, il y aura trouble de la paix, trouble de la cohésion, trouble de la stabilité et dans l’instabilité, on ne peut pas organiser les élections », a déclaré l’ancien premier ministre Bruno Tshibala, membre du FCC.
Il faut rappeler que, contrairement aux marches organisées sous l’ancien régime par le CLC, celle organisée aujourd’hui n’a pas été réprimée ni étouffée dans l’œuf par les forces de l’ordre. Ce qui constitue un motif de satisfaction pour le régime de Félix-Antoine Tshisekedi. C’est la preuve éloquente que ce sont les mesures d’interdiction qui sont à la base des pertes en vies humaines et autres dégâts tant humains que matériels souvent enregistrés lors des manifestations de l’opposition. En attendant, avec l’appui des structures des églises catholique et protestante, le bloc si pas le mariage entre le camp Kabila et Fayulu se consolide peu à peu. Tout porte à croire que l’Union des deux parties autrefois opposées, pourrait jouer un contre-pouvoir face au régime de Kinshasa.
JR.MOKOLO