72 heures après la plénière de lundi 15 novembre qui s’était étendue jusqu’à 2 heures du matin de mardi, préoccupations soulevées par les élus nationaux, le Premier ministre a répondu aux différentes préoccupations qui ont été soulevées par les élus du peuple. C’était au cours de la plénière de ce jeudi 18 novembre 2021. Ainsi, après la réplique méthodique du chef du gouvernement, les députés déclaré, à la quasi-unanimité, recevable le projet de loi de finances de l’exercice 2022. Il a été envoyé à la commission Economique et Financière pour un examen approfondi.
Dans sa réponse, le Premier ministre a regroupé les préoccupations soulevées par les députés en sept thématiques principales. Il s’agit notamment des inégalités trop visibles entre provinces, la nécessité de réduction du train de vie des institutions en faveur des urgences de sécurité, de la défense ainsi que certains secteurs sociaux et vitaux, la nécessité de financer le développement à la base, la nécessité de diversification de l’économie, la juste répartition des richesses nationales.
Malgré la performance de passer de 8 milliards en 2021 à 10 milliards en 2022, le Premier ministre s’est dit conscient du faible niveau du budget national au regard des besoins internes et du potentiel que représente le pays. Pour les trois prochaines années, il s’est engagé à mobiliser les recettes avoisinant 36 milliard USD, soit une moyenne annuelle de 12 milliards.
Face aux critiques faisant état de laisser pour compte les provinces et autres Entités territoriales décentralisées (ETD), le Premier ministre a rassuré les honorables députés qu’à ce budget soumis à l’examen, estimé à 10 milliards de USD pour le compte du pouvoir central, il sera ajouté 2 milliards de plus pour le compte des provinces et des Entités territoriales décentralisées qui mettent également en œuvre le programme du gouvernement et ce, conformément à l’article 12 de la loi sur les finances publiques .Car, a-t-il précisé, « en réalité, pour nous cet objectif n’est qu’intermédiaire. L’ambition de votre gouvernement est d’aller bien au-delà de ces prévisions en multipliant davantage d’efforts à travers des réformes ambitieuses et adaptées »
Ne souhaitant pas s’étendre sur la question d’allocations réservées à la défense ainsi que les conditions sociales des forces de défense et de sécurité engagées dans les opérations à l’Est du pays, à cause du caractère hautement stratégique du secteur, le Premier ministre s’est limité à rappeler aux députés que l’état de siège en soi est l’une des premières décisions politiques majeures prises pour ramener la paix dans cette partie du pays qui est sous les violences multiples depuis une vingtaine d’années.
« Malgré certaines difficultés constatées à ce jour, il y a une ferme volonté du gouvernement d’aller de l’avant sans désemparer en tenant compte de différentes préoccupations exprimées par la représentation nationale afin de permettre le retour de la paix et impulser le développement dans cette partie du pays », a souligné le premier ministre, sous les applaudissements de la salle.
Il y a lieu d’ajouter, a-t-il enchaîné, que d’autres dépenses liées au secteur de la sécurité considérées comme dépenses de souveraineté soient exécutées sur d’autres lignes de crédit logé au ministère du Budget, notamment dans le cadre des charges communes de dépenses courantes et de crédit centralisé.
Somme toute, promesse a été faite de s’attaquer sans désemparer à l’amélioration des conditions de vie de certaines catégories sociales dont les forces armées, les enseignants et autres fonctionnaires de l’Etat sans sacrifier la consolidation la croissance économique et l’amélioration des recettes afin de créer davantage larichesse.
Concernant l’enseignement, particulièrement l’emblématique mesure de gratuité instaurée au niveau du cycle primaire, le Premier ministre a réaffirmé son caractère salutaire et irréversible, conformément aux dispositions de l’article 43 de la Constitution. Malgré les multiples défis (construction de nouvelles infrastructures, amélioration de la qualité de l’enseignement, meilleure prise en charge des enseignants) qui restent à relever, la mesure a jusqu’ici permis l’accès à l’école de plus de 4 millions d’enfants dont 40% des jeunes filles autrefois non scolarisés.
Aux ETD, le gouvernement a promis de transformer des crédits aux titres de fonctionnement et d’investissements pour le compte des assemblées provinciales et gouvernements provinciaux. Mais, il revient à chaque province de transformer, à leur tour, la quote part réservée aux ETD.
Devant la représentation nationale, le Premier ministre a réaffirmé les autres promesses faites par son gouvernement dans son discours d’investiture, notamment le respect du délai constitutionnel pour organiser des élections auxquelles la présente loi accorde d’ores et déjà un crédit de 500 milliards de FC pour démarrer les premières opérations électorales. Il rassure que dans le cadre des crédits additionnels, le gouvernement de la République a déjà mis de côte une enveloppe de de 200 milliards de FC pour le processus électoral pour l’année 2021 sur une prévision globale de 90 milliards de francs initialement prévue. Le recensement n’aura aucune incidence sur le processus électoral de 2023, a précisé Jean-Michel Sama Lukonde. De quoi tranquilliser certains esprits qui ne croient pas à la tenue des élections dans le délai constitutionnel.
Rédaction