Un peu plus d’un an après sa création, l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption est loin de convaincre l’opinion de son utilité, car elle n’a pas encore réussi à mettre un seul criminel économique derrière les barreaux dans une République où les faits de corruption, comme un cancer au stade de métastase, sévissent partout. Aucun coup de filet, aucun fait *dénoncé ni en passe de l’être. On dirait que la Présidence de la République a su juste créer une enseigne pour bien loger ses amis de la diaspora. Après la direction du sulfureux Ghislain Kikangala qui a été aussitôt viré, la Coordination de l’APLC est assurée actuellement par Monsieur Thierry MBULAMOKO.
Néanmoins, dans un communiqué publié ce 19 novembre, le Coordonnateur de l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption a transmis au Parquet Général de la République à Matete un dossier faisant état de l’existence d’indices sérieux et concordants de détournement des deniers publics à hauteur de plusieurs millions de dollars à la Direction Générale des Recettes de Kinshasa (DGRK).
En dehors de cet unique dossier, quel bilan pour cette agence présidentielle, ….ans après sa création ?
Ceci étant, retenons que l’APLC n’est pas à sa première plainte ou information judiciaire déposer aux tribunaux ou parquets généraux de la république. En 2020, un dossier plus important et inquiétant pour la RDC concernant le Fonds Minier pour les générations futures a été déposé près le Parquet Général de la TGI Gombe, mais étrangement, aucune suite n’a été réservée par la Justice pour essayer de stopper l’hémorragie de la Corruption qui va croissante en République démocratique du Congo.
Dans cette première plainte dont une copie est parvenue à votre rédaction, plusieurs autorités du Pays ont été nommément citées dont:
- le DG fantôme du Cadastre Minier, Jean-Félix Mupande pour justifier la sortie d’à peu près d’un million de dollars DU COMPTE SÉQUESTRE FOMIN À LA RAWBANK. Sur la liste des accusés, on y trouve également L’ancien gouverneur de la Banque Centrale du Congo, gracieusement récompensé et numéro de l’autorité de régulation des assurances en RDC, l’ancien ministre des Finances José Sele Yalaghuli et bien d’autres encore.
L’opinion publique se pose la question de savoir à quoi sert-il de donner le pouvoir à des individus pour lutter contre la corruption s’ils n’ont pas le pouvoir d’un parquet pour engager des poursuites judiciaires et d’arrêter tous les bandits à col blanc. L’APLC, est-ce juste une agence créée dans le seul but de justifier la présence de certains amis de la diaspora à la présidence de la République ou pour la gastronomie médiatique? Cette agence liée à la présidence de la République est bien lotie alors que la Cour de Compte et d’autres institutions peinent à réunir les moyens financiers nécessaires à leurs différentes missions.
Que va donner cette seconde plainte de l’APLC au parquet de Matete, 8 mois après des investigations à la Direction Générale des Recettes de Kinshasa DGRK ?
Wait and see !
Alain St. Bwembia